Auteur : Volker HONEMANN.
 
Tome 14 - Colonne 1261
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Titre de l'article : « STREIT ».
Début de l'article :
Der geistliche Streit est un poème spirituel allégorique (1025 vers rimant deux à deux) qui apparaît probablement en Alsace au début du 14e siècle ; on en connaît au moins deux mss. L'auteur est inconnu ; il n'est pas sûr que ce soit une moniale. Le thème du poème est le combat des vertus contre les vices ; c'est une « psychomachie » dans la tradition fondée par Prudence (cf. DS, t. 12, col. 2487). Le poème commence par un débat sur la question : Qu'est-ce qu'un coeur pur ? — Seul un coeur pur peut voir Dieu. Au moins, on peut le reconnaître par rapport à son contraire, le coeur impur, noir. Qui veut avoir un coeur pur doit combattre contre sept méchantes femmes, les vices (cités dans l'ordre : gloutonnerie, impudicité, avarice, colère, haine, paresse, orgueil). Le chevalier chrétien (dans le texte, on s'adresse à lui en le tutoyant) doit être bien armé : son épée est la parole de Dieu ; sa cuirasse, la foi droite ; son casque, le renoncement ; ses deux bottes, la crainte de Dieu et l'amour ; son cheval, un corps vigoureux. Sept jeunes filles, symbolisant les vertus (tempérance, pudeur, bienfaisance, douceur, amour, force, humilité), sont ses compagnes de lutte, ainsi qu'une martiale musique (entendre lire l'Écriture sainte). A partir du vers 263, le combat lui-même est décrit ; il consiste en sept combats singuliers. Le démon cherche d'abord à séduire chacune des vertus ; n'y réussissant pas, le vice opposé à chaque vertu passe à l'attaque directe. Le poème se termine avec cet avertissement : en dépit de la victoire obtenue par les vertus, il ne faut jamais penser que le démon lui-même soit complètement battu ; il continue à tenter l'homme. Mais les saints sont là comme ses protecteurs. A la même tradition appartiennent d'autres textes allemands du Moyen Age : Der Sünden Widerstreit (cf. infra, col. 1292), Der geistliche Streit d'Ulrich Kraft (t. 8, col. 1774-75), le sermon sur les sept péchés capitaux (ou Sieben Schwerter im Granatsapfel) de Geiler von Kaisersberg (t. 6, col. 174-79). La vie du chrétien est une peregrinatio vers Dieu qui exige une militia christiana persévérante. Éd. par F. Pfeiffer (

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