Auteur : Tomás ŠPIDLÍK.
 
Tome 14 - Colonne 1267
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Titre de l'article : STYLITES.
Début de l'article :
— Parmi les formes de la vie solitaire, le stylitisme, séjour sur une colonne (στῦος), est une des plus originales. Il fut pratiqué jusqu'à l'époque moderne : le nombre des stylites est impressionnant et leurs biographies constituent des documents importants pour l'histoire de la spiritualité. Dans l'hagiographie, 1268 ils sont cités comme formant une catégorie à part (cf. art. Saints, DS, t. 14, col. 199), comme une élite de moines hautement estimée. Durant leur vie ils attirèrent des foules nombreuses ; après leur mort, les colonnes devinrent des lieux de pèlerinages dont on conservait le souvenir par des eulogies, images votives en forme de médaillon. Ainsi le socle de la colonne de Syméon l'Ancien à Kal'at Sim'an est resté l'objet de la vénération populaire, de même que le site de l'abbé Jonas à Kfar Darian (cf. P. Castellana, dans Les stylites syriens, p. 85-159. 1. Prédécesseurs. 2. A travers les âges. — 3. Biographies principales. — 4. Signification spirituelle.
1. Prédécesseurs.
— Selon Lucien (De Syria Dea, 28-29), il y aurait eu à Hiérapolis en Phrygie des ascètes païens qui vivaient sur des colonnes durant deux semaines, deux fois l'an, pour se livrer à la contemplation. S'ils ont vraiment existé, il reste difficile de croire que leur exemple ait inspiré les stylites chrétiens. Parmi les moines chrétiens, certains, dès le 4e siècle, décidaient de vivre en plein air et sans abri ; ils restaient longtemps debout, absorbés dans la prière. Grégoire de Nazianze † 390 parle d'un solitaire de ce genre (Carmen II, 1, à Hellénius, PG 37, 1456-57). Jacques, disciple de saint Maron, « après avoir envoyé promener… tente, cabane et clôture, n'eut que le ciel pour toit ; il subit toutes les intempéries, tantôt inondé sous une pluie violente, tantôt figé sous le gel et la neige, ou au contraire brûlé et consumé par les ardeurs du soleil, courageux en toute circonstance » (Théodoret, Histoire philothée 31, 3, PG 82, 1932cd ; SC 257, 1979, p. 73). On appelait ces moines « stationnaires » et leur pratique de rester debout la stasis....

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