Titre de l'article : SUFFREN (JEAN), jésuite, 1571-1641.
Début de l'article :
— 1.
Vie. — 2.
Œuvres. — 4.
Doctrine.
— Né à Salon-de-Provence le 30 novembre 1571, Jean Suffren entra le 4 avril 1586 dans la Compagnie de Jésus, précédé de peu par son frère aîné Antoine (1569-1623). Après le cycle habituel de la formation, il parcourut jusque vers 1610 une carrière de professeur à Dole, Avignon et Lyon où il enseigna durant sept ans la théologie, tout en remplissant les fonctions de préfet des études supérieures et de directeur de la grande congrégation. Il avait émis ses derniers voeux le 12 janvier 1603. Une occasion fortuite, dit-on, révéla ses talents de prédicateur qu'il exerça bientôt à Rouen (carême de 1610) et surtout à Paris ; à partir de 1615 il faisait partie de la communauté de la maison professe, comme prédicateur habituel de Saint-Germain l'Auxerrois, la paroisse du Louvre.
Apprécié par Marie de Médicis, il devint en 1616 son confesseur et ne cessa jusqu'à sa propre mort de lui rendre les services spirituels attachés à cette charge. Ils s'avéraient particulièrement délicats en cette période où rebondissent constamment les mésententes de la reine-mère avec Louis XIII et ses ministres. D'autant plus que Suffren assura le même ministère auprès du roi de décembre 1625 à avril 1631. Il est assez remarquable que, au milieu de tant d'intrigues ou même de violences, Suffren ait pu se maintenir dans son rôle de conseiller spirituel et parfois de médiateur d'une façon qui lui a valu l'estime générale. On ne saurait mettre cela sur le compte de la seule « simplicité », même s'il est vrai qu'il a dû ignorer certaines manoeuvres et si Marie de Médicis s'est adressée à d'autres que lui avant de prendre telle ou telle décision d'ordre politique.
Suffren, qui avait suivi les déplacements ou semi-exils de sa pénitente à Blois et à Compiègne, non moins qu'une partie des expéditions de Louis XIII contre les protestants, accompagna finalement Marie de Médicis lorsqu'elle se réfugia aux Pays-Bas puis en Angleterre. En 1641 elle se résolvait à partir pour l'Italie, ce qui devait calmer un peu le ressentiment que lui vouait Richelieu et lui valut de sa part une aide financière dont elle avait le plus grand besoin. Au cours du voyage, Suffren, malade depuis...
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