— 1. Biographie. — 2. Spiritualité. Dans le présent article, Fénelon est étudié pour lui-même, indépendamment, autant qu'il est possible, de la controverse du quiétisme, sur laquelle on trouvera tous les renseignements désirables à l'article QUIÉTISME.

1 BIOGRAPHIE

1° Années de formation. Premiers écrits.

— François de Salignac de la Mothe-Fénelon naquit le 6 août 1651 au château de Fénelon, en Périgord ; il était fils du marquis Pons de Salignac et de sa deuxième femme, Louise de la Cropte de Saint-Abre. Sa famille était de vieille noblesse, mais peu fortunée ; un de ses oncles était évêque de Sarlat. De sa jeunesse, nous ne savons à peu près rien. Il semble avoir été un enfant fragile fut d'abord confié à un précepteur particulier. Son père mourut en 1663, et l'enfant fut alors envoyé chez les jésuites du collège de Cahors, où il resta jusqu'en 1665. Sa famille le destinait à la carrière ecclésiastique, mais sans qu'on puisse savoir si cela correspondait en lui à une volonté manifestée. En 1665, il rejoignit à Paris son oncle, le marquis Antoine de Fénelon, homme fort pieux, très connu dans le monde religieux, et qui avait été l'ami de Jean-Jacques Olier et de saint Vincent de Paul. Le marquis fit suivre à son neveu les cours de philosophie et de théologie au collège du Plessis, mais sans qu'il y prît aucun grade universitaire. Il s'y serait montré exceptionnellement brillant, à tel point que le marquis Antoine aurait jugé dangereux pour le 152 jeune homme ces succès trop précoces. Sur ses conseils, Fénelon entra donc au séminaire Saint-Sulpice, probablement vers 1672, — la chronologie de cette période est très incertaine. Il y trouva comme premier directeur Louis Tronson, qui devint son guide spirituel et auquel il voua une vénération et une confiance totales. L'influence de L. Tronson sur lui fut profonde et s'exerça probablement dans le sens d'une piété très intellectuelle. Dans quelle mesure fut-il initié par lui aux grands auteurs de l'école bérullienne ? Il est malaisé de le dire. Nous savons seulement que ces années de séminaire furent une période d'intense ferveur. Il fut ordonné prêtre à une date...

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