Auteur : Michel DELAHOUTRE.
 
Tome 15 - Colonne 3
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Titre de l'article : TAGORE (RABÎNDRANÂTH TAGORE), 1861-1941.
Début de l'article :
— Rabîndranâth Tagore est né à Calcutta le 7 mai 1861, le quatorzième enfant et le plus jeune fils de Debendranâth Tagore, qui était lui-même le fils aîné du prince Dwârkânâth. Ce prince avait été fabuleusement riche, mais la famille avait perdu beaucoup d'argent et vivait de façon assez modeste dans une grande maison à Calcutta. L'éducation de Rabîndranâth fut confiée à des domestiques. Plus tard le poète raconta son enfance dans deux petits livres : Souvenirs d'enfance et En ce temps-là. Ce fut une période décisive par les expériences qu'il vécut : l'amour de sa mère qu'il perdit alors qu'il avait quatorze ans, la découverte de la beauté de la nature, les épreuves de la séparation des personnes qu'il aimait (notamment de sa belle-soeur qui se suicida). Bien qu'il appartînt à une très vieille lignée brahmanique, Tagore ne fut pas soumis à des contraintes rituelles comme beaucoup d'hindous de son rang : sa famille n'était pas considérée comme pure par les orthodoxes intransigeants en raison d'une compromission ancienne avec des Musulmans, compromission qui n'aurait pas été compensée par un rite expiatoire. Et surtout le grand-père et le père de Tagore appartenaient au Brahmo-samâj ou « Société brahmique », fondé en 1828 par Râm Mohan Roy, et qui, de l'hindouisme, avait gardé une croyance en Dieu et en la nature divine de l'homme, en son essence éternelle qu'enveloppent en ce monde les contingences mortelles, mais qui supprime les rites, considérés comme idolâtres. Tagore entendait les chants théistes du Brahmo-samâj ainsi que les chants dévotionnels des Bâuls, sorte de chanteurs itinérants qui tiraient leur souffle d'un élan vers Dieu, infini en essence, omniprésent dans la vision du monde et dans les sentiments des hommes. D'après les souvenirs qu'en avait gardés le poète, les contraintes scolaires furent une épreuve. Sa langue maternelle étant le bengali, il dût apprendre le sanskrit et l'anglais, mais à contre-coeur. Par contre, c'est avec joie qu'il apprit par coeur le Kumârasambhava (« Naissance de Kumara ») de Kâlidâsa et qu'il traduisit Macbeth en bengali. Tagore eut des rapports épisodiques mais...

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