— Né à Brescia le 1er janvier 1737, Pietro Tamburini étudia à Brescia, chez les « Filippini della Pace », jansénisants fort peu suspects de sympathie envers le molinisme. Le théatin de Brescia Gianbattista Scarella satisfit momentanément son désir de spéculation philosophique. De la philosophie, Tamburini se convertit à la théologie augustinienne. Il fut ensuite appelé à enseigner la philosophie au séminaire de Brescia par l'évêque, le cardinal Giovanni Molino ; il y resta douze ans. En 1771, parut à Brescia un ouvrage qui cherchait à montrer le mal qui découlait de la doctrine de Molina : De summa catholicae de Gratia Christi doctrinae praestantia, utilitate ac necessitate dissertalo ; il y affirme qu'il est essentiel pour le chrétien d'avoir une idée juste, c'est-à-dire janséniste, de la grâce. L'évêque Molino déposa alors Tamburini, mais celui-ci fut immédiatement appelé à Rome pour enseigner au Séminaire Irlandais, grâce à la protection du cardinal Mario Marefoschi ; il y fut aussi nommé préfet des études. A Rome, la situation ecclésiastique était alors difficile ; des tensions sérieuses existaient entre les différentes écoles augustinienne, thomiste et jésuite. La polémique anti-jésuite aboutit finalement à la suppression de la Compagnie de Jésus (1773). Tamburini fréquenta les milieux jansénistes, notamment la maison du siennois Fabio de' Vecchi, où il rencontre Giuseppe Zola, qui enseignait l'histoire ecclésiastique. On y étudie les Pères : Tertullien et Origène, l'Écriture sainte ; on veut découvrir le visage authentique de l'Église primitive — à travers saint Augustin — afin de réformer l'Église. Lorsque Tamburini fut appelé à enseigner à l'université de Pavie (1778), il lui sembla que ses rêves 18 pouvaient se réaliser : à partir de la morale rénovée par l'augustinisme, fonder la réforme de l'Église. Il resta dix-huit ans professeur à Pavie. Sous la domination française, il fut, toujours à Pavie, professeur de philosophie morale. Il mourut nonagénaire et comblé d'honneurs le 14 mars 1827. Tamburini est le principal théologien du jansénisme italien avant et après le synode de Pistoie. Il a publié une quarantaine de volumes dont voici les principaux. Outre son premier ouvrage sur la grâce cité plus...

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