— Lorsqu'en 1945 Léon Wieger a présenté le taoïsme dans le DS (art. Chine, t. 2, col. 851-52), il concluait : « En tout cela, rien qui intéresse la mystique ». Depuis lors, les études ont progressé, les rencontres entre les religions sont plus nombreuses et plus fructueuses. Si, au niveau théologique, l'entente apparaît difficile et souvent impossible, en raison même de l'expression dogmatique, les rencontres au niveau spirituel se font d'ordinaire dans une atmosphère de compréhension fraternelle. Un sage a dit : « Les paroles qui sortent de la tête construisent des murs, mais celles qui sortent du coeur font des ponts ». On peut ajouter que les rencontres au niveau de l'esprit se passent de mots, car alors on n'a plus besoin d'intermédiaire. Or la spiritualité taoïste, sous bien des aspects, rejoint la spiritualité chrétienne. John Wu Ching-hsiung a présenté, il y a longtemps déjà, un certain nombre d'aspects du taoïsme qui manifestent une affinité avec l'Evangile (Par-delà l'Est et l'Ouest, Paris, 1955 ; voir ses autres ouvrages à la bibliographie). Nous assistons à une inter-communication des spiritualités. C'est pourquoi il semble nécessaire de présenter à nouveau le taoïsme dans le DS. Pour des raisons pratiques, nous donnons deux romanisations des caractères et termes chinois. La première est celle de l'École française d'Extrême-Orient, qui est plus conforme à l'orthographe française. La seconde, indiquée par un astérisque, est la romanisation officielle dite pinyin. Le terme « taoïsme » sous sa forme chinoise « École du Tao » (Tao-kia, *Daojia) apparaît pour la première fois dans la littérature chinoise aux environs de l'an 100 avant l'ère chrétienne. Il désigne alors une école philosophique dont les deux grands maîtres sont Lao-tseu (*Laozi) et Tchouang-tseu (*Zhuang-zi). Mais il inclut aussi un ensemble de croyances et de pratiques qui remontent aux origines de la civilisation chinoise : pratiques ésotériques pour obtenir une longue vie et devenir immortel, pratiques contemplatives pour retourner à la source de toute existence et s'unir au Tao (*Dao), recherches alchimiques pour raffiner le cinabre et produire ainsi la drogue d'immortalité. Au 2e siècle de l'ère chrétienne,...

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