Auteur : Antonio NIERO.
 
Tome 15 - Colonne 41
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Titre de l'article : TARABOTTI (ARCANGELA), 1604-1652.
Début de l'article :
— Née à Venise, à San Pietro di Castello, elle se prénommait Hélène et était de famille populaire (mais un oncle paternel était chanoine patriarcal). En 1617 elle entra chez les Bénédictines de Sainte-Anne, qui se consacraient à l'éducation (probablement pour cacher une infirmité de naissance : elle boitait). Quoique n'ayant pas reçu une formation à la manière des écoles (grammaire, rhétorique, logique, philosophie), elle s'adonna à la lecture des classiques, de Platon et Aristote, de Dante, Pétrarque, Machiavel, et des auteurs contemporains. Le noviciat (1620) et la profession religieuse (1623) semblent lui avoir été imposés par ses parents. Elle ne les accepta pas ; d'où, en 1624, son livre La tirannide paterna (éd. posthume sous le titre : La semplicità ingannata), puis L'inferno monacale (inédit), oeuvres de protestation contre les vocations monastiques forcées. En 1629, une maladie grave conduisit Arcangela aux portes de la mort. Une fois guérie et après une période de dissipation et de crise intérieure, 42 elle se sentit disposée, entre 1632 et 1633, à accepter librement et volontiers sa condition de religieuse ; elle y fut aidée par son confesseur et par le patriarche Fr. Corner, qui avaient cherché à la consoler. Elle en témoigne dans son Soliloquio a Dio, avec des poèmes dédiés au patriarche (édités plus tard comme avant-propos à Il Paradiso monacale). En 1644, sollicitée par un groupe de nobles vénitiennes, irritées par l'ouvrage misogyne de Buoninsegni, elle publia L'antisatira, en appendice au texte de Francesco Boninsegni, Contro il lusso donnesco, satira menippea (Venise, 1644 ; envoyée, entre autres, avec une lettre personnelle au cardinal Mazarin). A. Tarabotti s'y déchaîne, en un langage fièrement et vigoureusement féministe. En 1650, elle fit imprimer des Lettere familiari e di complimento et y ajouta les Lagrime (déjà composées en 1645 à l'occasion de la mort de sa consoeur Regina Donati). L'année suivante, elle publia Che le donne siano della spetie degli huomini, sous de faux noms d'auteur (Galerana Barcitotti), de lieu (Nuremberg) et d'éditeur (Cherchemberg) ; ce qui n'empêcha pas...

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