Auteur : Raymond SAINT-JEAN.
 
Tome 15 - Colonne 142
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Titre de l'article : TEMPÉRANCE.
Début de l'article :
— Cet article, dont Thomas d'Aquin fournit le fil conducteur et l'inspiration, donne l'occasion d'une synthèse à propos de cette qualité essentielle à la vie humaine, la modération. Nous suivrons de près les thèmes abordés par Thomas dans la Somme théologique 2a 2ae, q. 141-170, en relevant les aspects déjà traités dans le DS, comme abstinence, continence, clémence, douceur, humilité, jeûne, modestie, pudeur, souvent sans référence expresse à Thomas d'Aquin. — 1. Nature et rôle de la tempérance. — 2. Pudeur et sens de l'honneur. — 3. Manières de la tempérance. — 4. Parties potentielles de la tempérance. En rapprochant les vertus cardinales entre elles, on constate que la prudence préside au discernement dans les multiples problèmes que pose la vie. La justice règle les relations avec Dieu (la religion), avec les hommes (piété filiale, respect, obéissance, gratitude, libéralité, prodigalité, équité). La force procure le courage indispensable pour affronter les luttes de l'existence avec l'audace qui convient et la magnanimité souhaitable. La tempérance enfin règle nos rapports avec les objets qui nous interpellent par le tact, qui enclot notre propre corps dans une périphérie affective. Il est impressionné par les êtres qui le touchent et il réagit à leur pression. Mais, à côté du sens externe qu'est le tact, d'autres sens internes sont concernés, comme le goût et l'odorat.
1. NATURE ET RÔLE DE LA TEMPÉRANCE.
— On l'appelle d'abord vertu cardinale parce qu'elle sert de pivot à toutes vertus qui se rapportent à la modération, à la maîtrise des excès où peuvent entraîner les pulsions, impulsions, passions. C'est une vertu spéciale en ce sens que son rôle propre est de dompter les élans de la nature. Elle ne s'oppose pas aux penchants, élans, désirs, aux sympathies, aux préférences, c'est-à-dire en somme aux mouvements spontanés de la vie, mais à leurs abus ou à leurs outrances. Elle invite à se conduire conformément à la mesure de la raison. Elle n'est donc pas l'ennemie de toute jouissance, mais de l'exagération dans...

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