Titre de l'article : TEMPLIERS.
Début de l'article :
— 1.
Fondation et spiritualité. — 2.
Histoire.
1. Origine et spiritualité.
1° Les Templiers, l'ordre du Temple — tels sont les noms sous lesquels sont généralement désignés les moines-chevaliers qui apparaissent en Terre Sainte l'an 1118 ou 1119, vingt ans donc après sa reconquête. Ils s'appellent « les Pauvres Chevaliers du Christ ». Leur spiritualité, comme leur création, est si étroitement liée aux circonstances historiques qu'il est indispensable de rappeler brièvement celles-ci.
Après la prise de Jérusalem, le vendredi 15 juillet 1099, lors de la « première croisade » (rappelons que le terme : « croisade » est moderne et n'apparaît pas avant le 16
e siècle), Godefroi de Bouillon et ses compagnons avaient senti vivement à quel point était précaire le « Royaume Latin de Jérusalem » qu'ils venaient de fonder : Jérusalem était revenue aux mains des chrétiens, après quatre siècles et demi d'occupation musulmane marqués entre autres par la destruction en 1009 du Saint-Sépulcre (la rotonde de l'Anastasis), partiellement rebâti après 1046, et par l'entrée en scène des Turcs Seldjoukides en 1071. La population de la Ville Sainte, comme en général de la Palestine, comportait certes un certain nombre de chrétiens : libanais, syriens,
153 arméniens, etc. Mais les forces armées à la disposition des « Francs » restaient dérisoires : trois cents chevaliers autour de Godefroi de Bouillon en 1100. La très grande majorité des croisés, en effet, estiment leur voeu accompli et rentrent chez eux comme ils le font après tout pèlerinage ; ce que nous appelons « croisade » est pour eux un pèlerinage accompli les armes à la main, par nécessité.
« Certains chevaliers, aimés de Dieu et ordonnés à son service, renoncèrent au monde et se consacrèrent au Christ. Par des voeux solennels, prononcés devant le patriarche de Jérusalem, ils s'engagèrent à défendre les pèlerins contre les brigands et ravisseurs, à protéger les chemins, et à servir de chevalerie au Souverain Roi. Ils observèrent la pauvreté, la chasteté et l'obéissance, selon la règle des chanoines réguliers. Leurs chefs étaient deux hommes vénérables, Hugues de Payns et Geoffroy de Saint-Omer. Au début, il n'y...
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