1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Exégèse et théologie. — 4. Doctrine spirituelle. Jusqu'à une époque récente, le nom de Théodore de Mopsueste était lié aux controverses christologiques des 5e-6e siècles. Le 5e concile oecuménique (Constantinople 553), convoqué par l'empereur Justinien, avait porté sur lui un verdict implacable, appuyé sur des textes cités. Il semblait irrévocable. Cependant la découverte d'oeuvres authentiques a projeté de nos jours une nouvelle lumière sur sa personne et son oeuvre et imposé leur réévaluation.

1. Vie.

— Théodore est appelé « de Mopsueste » en raison de la ville dont il fut évêque, mais il naquit à Antioche, vers 350, d'une famille aisée. Comme son futur ami Jean Chrysostome, il étudia auprès du célèbre rhéteur Libanios, un païen qui entretint cependant de bonnes relations avec les chrétiens (par exemple Basile de Césarée). Sous l'influence de Jean, il entra dans un groupe ascétique (askètèrion) qui se réunissait dans les faubourgs d'Antioche pour mener une sorte de vie commune sous la direction de Diodore, futur évêque de Tarse, et de Cartérius. On y cultivait l'ascèse, la prière et l'étude, principalement celle de l'Écriture, et de ce milieu sortirent les grands exégètes et théologiens de ce qu'on appelle « l'École d'Antioche ». Après trois mois de vie ascétique, Théodore décida de l'abandonner pour devenir avocat et se marier. Deux exhortations de son ami Jean (Ad Theodorum lapsum, PG 47, 227-316 ; SC 117, 1966) le firent renoncer à sa décision et revenir à l'ascétisme. Il s'adonne dès lors à une étude approfondie de l'Écriture, auprès de son maître Diodore. En même temps, il inaugure une activité pastorale et littéraire qu'il poursuit avec ardeur jusqu'à sa mort et dont son oeuvre abondante est le fruit. L'Église d'Antioche était, à la fin du 4e siècle, un champ de combat où, face aux diverses factions ariennes, les groupes orthodoxes divergeaient et se combattaient entre eux, à la grande satisfaction des païens et des juifs. Théodore, avec son maître...

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