1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Exégèse. — 4. Christologie. — 5. Spiritualité.

1. Vie.

— Issu d'une riche famille chrétienne, Théodoret naquit en 393 à Antioche, capitale intellectuelle et foyer de réflexion théologique. Il grandit dans le respect et l'affection des moines de la région, qu'il eut l'occasion de connaître dès ses premières années ; nous savons qu'il exerça très tôt les fonctions de lecteur. Destiné dès sa naissance par ses parents à l'état ecclésiastique, il se retira dès leur mort (416), après avoir vendu ses biens, dans l'un des deux monastères fondés par Agapet et Syméon près de Nicerte, à quelques kilomètres d'Apamée ; il y vécut sept ans. Il le quitta, bien à regret, en 423, pour prendre en charge le diocèse de Cyr, en Syrie Euphratésienne, dans le ressort métropolitain de Hiérapolis ; ce diocèse était important par son étendue et difficile en raison du grand nombre de païens et d'hérétiques, contre lesquels Théodoret mena une lutte sans merci par la plume et la parole. Connu dès avant le concile d'Éphèse pour son intense activité pastorale et littéraire (ses premiers ouvrages datent au moins des débuts de son épiscopat), désormais l'histoire de sa vie se confond avec celle de l'Église d'Orient : pendant vingt ans, du concile d'Éphèse (431) à celui de Chalcédoine (451), il fut associé à toutes les disputes théologiques, nées de l'affaire nestorienne, qui secouèrent alors l'Église. Théologien éminent de l'École d'Antioche, Théodoret fut membre de la délégation orientale conduite par Jean d'Antioche qui refusa de reconnaître la validité d'un concile ouvert par Cyrille d'Alexandrie 419 avant l'arrivée de tous les évêques, et de souscrire à la déposition de Nestorius. Excommunié le 17 juillet 431 par le concile d'Éphèse, en même temps que Jean et une trentaine d'évêques, il fut aussi le porte-parole des orientaux lors des conversations théologiques de Chalcédoine (sept. 431). Après avoir maintenu sa résistance à Cyrille, même au lendemain de l'Acte d'union (12 avril 433) qui mettait provisoirement fin aux divisions, ce n'est qu'en 436 que...

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