— La théologie négative, ou apophatique (du grec apophatikè, dérivé de apophèmi : « je nie ») est la manière de penser Dieu et de parler de Dieu qui procède par voie de négation ; elle se fonde sur le principe suivant : Dieu étant au-delà de tout créé, aucune intelligence ne peut le concevoir tel qu'il est, aucun énoncé du langage ne 510 peut l'exprimer de manière adéquate. La connaissance de Dieu et le discours sur Dieu comportent donc nécessairement un moment de négation. L'apophase (apophasis) désigne ce moment ; l'apophatisme est la tendance à utiliser de préférence la théologie négative. Nous n'avons pas à présenter ici un exposé exhaustif, car le sujet a été déjà abordé dans de nombreux articles du DS (nous indiquons entre parenthèses le tome et les colonnes). Dans le long art. Contemplation, la théologie négative est déjà signalée dans la pensée grecque : Platon (2, 1720-21), Philon (1726), Plotin (1730-31), puis chez les Pères : Grégoire de Nysse (1774, 1872-76), Grégoire de Nazianze (1834-36), Évagre et Maxime le Confesseur (1832-36), le Pseudo-Denys (1896-1911, surtout 1904-07). La recherche sur l'influence du Pseudo-Denys signale les traces de sa théologie négative chez plusieurs auteurs, par exemple Thomas d'Aquin (3, 355), Eckhart (359), Ruusbroec (362-63), Nicolas de Cues (376). Les « métamorphoses de l'apophase », après le Pseudo-Denys, sont étudiées par A. Gouhier dans l'art. Néant (11, 65-71) ; voir aussi Nudité (513-17). Le rôle de la théologie négative est aussi mentionné chez plusieurs auteurs : Bonaventure (1, 1835-40), Grégoire de Nazianze (6, 951-52), Grégoire de Nysse (994-95), Hugues de Balma (7, 863-68), Jean de la Croix (8, 415-21, 429-35), Grégoire Palamas (12, 92-93), les auteurs dont les écrits sont rassemblés dans la Philocalie (12, 1351-52), etc. Il convient cependant de présenter un bref exposé sur le développement historique de la théologie négative, qui fera voir du même coup son objet spécifique et les valeurs spirituelles qu'elle...

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