1. Vie et rôle historique. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.

1. Vie et rôle historique.

— Théophile a dû naître aux environs de 345, devenir évêque entre juillet 384 et juillet 387, et il est mort en 412. Du temps qui a précédé son épiscopat nous ne savons rien de sûr. Selon la Chronique tardive de Jean, évêque de Nikiu, écrite vers 700 en grec ou en copte et conservée par une traduction éthiopienne (éd. et trad. franç. de H. Zotenberg, Paris, 1883, rééd. 1935 ; trad. angl. de R.H. Charles, Londres, 1916), né de parents chrétiens à Memphis, l'ancienne capitale des Pharaons, et resté de bonne heure orphelin avec une soeur, il serait allé tout jeune à Alexandrie. Le Synaxaire alexandrin, encore plus tardif (15e siècle) et légendaire (en arabe, éd. J. Forget, CSCO, Rome, 1922), le fait éduquer par Athanase. Fut-il l'étudiant de Didyme l'Aveugle au Didascalée ? A-t-il séjourné dans le désert ? On ne sait. Rufin, qui a vécu à Alexandrie entre 371 et 377 et a suivi les leçons de Didyme, se vantait d'avoir été son auditeur, selon Jérôme (Contra Rufinum, 18 = Ep. adv. Ruf., éd. P. Lardet, CCL 79, 1982, p. 89-90) qui nie que Théophile ait enseigné. Il a dû devenir clerc, puis diacre, sous ses trois prédécesseurs, Athanase, Pierre II et Timothée, et être élu au siège alexandrin par les évêques réunis pour les funérailles de Timothée. L'idée dominante de son pontificat fut la défense des droits du siège patriarcal d'Alexandrie contre l'ascension de celui de Constantinople : il mena ce combat avec son tempérament autoritaire, dépourvu de scrupules sur les moyens à employer. Jusqu'au concile oecuménique de Constantinople en 381 Alexandrie était le second siège de la chrétienté après Rome, le premier de l'Orient, et il avait été pendant la plus grande partie du 4e siècle l'intermédiaire habituel entre Rome et l'Orient. Mais ce concile proclama Constantinople, la Nouvelle Rome, second siège de la chrétienté et Alexandrie se trouva reportée au troisième rang. Dans les premières années de son épiscopat Théophile rédigea ou fit rédiger une table des dates de Pâques pour cent 525 années, de 380 à 480, après...

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