1. Vie et Œuvres. — 2. Composition et thèmes des Livres à Autolycus. — 3. Christianisme de Théophile. — 4. Théologie. — 5. Anthropologie. — 6. Eschatologie.

1. Vie et Œuvres.

— Théophile devint, en 169, évêque d'Antioche : le 6e selon Eusèbe (Chron., can. II, p. 170 Schoene), le 7e selon Jérôme qui ajoute Pierre en tête de liste (Ep. 121, 6, 15 ; Vir. 25). Théophile signale encore la mort de l'empereur Marc-Aurèle (17 mars 180 ; cf. III, 27 et 28) ; il mourut dès lors non pas en 177 comme le suppose Eusèbe (Chron., can. II, p. 172 Schoene), mais après 180. Les modernes situent donc sa mort entre 181 et 188, le terminus ante quem étant l'élection de son deuxième successeur, Sérapion, au siège d'Antioche (190/191). La mention de persécutions encore actuelles (III, 30) est trop vague pour autoriser une datation plus précise. L'allusion de Théophile au Tigre et à l'Euphrate comme voisins de « nos régions » (II, 24) n'indique pas nécessairement son lieu d'origine, car cette remarque est faite à partir d'Antioche dont il était déjà l'évêque. Le style de Théophile, parfois empreint de la rhétorique asiatique, comme aussi les nombreuses citations de poètes et de prosateurs grecs ne doivent pas faire trop illusion quant à sa culture classique. L'absence de citations données de mémoire et le caractère livresque de l'érudition qu'il propose laissent supposer un vernis de culture dicté par le genre apologétique plutôt qu'une imprégnation en profondeur. En revanche, les textes de la Bible et de la littérature rabbinique surgissent de sa mémoire de manière spontanée. On est donc porté à reconnaître à Théophile une formation à tout le moins judaïsante. L'apologiste évoque son passage de l'incrédulité à la foi sous l'influence des écrits des prophètes (I, 14). On interprète souvent cette confession comme celle d'un converti de l'hellénisme. En réalité, Théophile pourrait tout aussi bien l'être du judaïsme. En effet, la confession qu'il évoque a trait à la...

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