Titre de l'article : GOERRES (JEAN-JOSEPH VON GÖRRES), publiciste catholique, 1776-1848.
Début de l'article :
— 1.
Vie. — 2.
Évolution intellectuelle. 573 — 3. «
La mystique chrétienne ». — 4.
Influence et critique.
— Né à Coblence le 25 janvier 1776, d'une origine modeste, Johann Joseph von Görres subit au lycée de Cologne (1786-1793) l'influence de la pensée rationaliste. Ses professeurs, fervents républicains, admirateurs des doctrines venant de France (Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Condorcet), ouverts aussi aux courants philosophiques qui animaient la jeune génération allemande (Kant et surtout J.G. von Herder), marquent l'esprit de cet adolescent passionné, qui se lance bientôt dans le journalisme et la vie politique. Görres devient l'ardent partisan de la révolution française et de l'union de la Rhénanie avec la France nouvelle. Anti-absolutiste et anti-prussien, il ne cache pas son anticléricalisme.
Cependant, une mission politique à Paris en 1800 en faveur de la cause rhénane provoque dans l'esprit de Görres une volte-face subite : à l'enthousiasme pour la révolution se substituera une adhésion fanatique au mouvement quasi religieux qu'est le réveil allemand contre Napoléon. Désormais la pensée dynamique de Herder élimine l'influence du rationalisme français : l'homme est un « être naturel », partie intégrante d'un « organisme toujours en croissance » dont la force immanente s'avère être une puissance « mystique ». Avec une curiosité insatiable pour les sciences naturelles, Görres se plonge dans l'étude de la médecine et de la cosmologie
(Naturphilosophie). De 1806 à 1808, donnant des cours à l'université de Heidelberg, il a de multiples contacts avec les Charles-Joachim von Arnim † 1831, Clément Brentano † 1842, Georges-Frédéric Creuzer † 1858, etc, et grâce à eux se rallie définitivement au mouvement romantique. C'est le mysticisme romantique qui fait découvrir à Görres le merveilleux « organisme » du saint empire romain germanique et la « force organique » par excellence qui l'anime : l'Église catholique.
Après ces années décisives de Heidelberg, Görres retourne au lycée de Coblence et y enseigne à nouveau la physique ; mais sa principale activité sera celle de publiciste et de...
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