Auteur : Saturnino LÓPEZ SANTIDRIÁN.
Tome 15 - Colonne 570
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Titre de l'article : THÉRÈSE DE CARTHAGÈNE, moniale espagnole, 15e siècle.
Début de l'article :
— Probablement fille de Pedro de Cartagena, gouverneur de Burgos (cf. le testament de son oncle évêque Alonso de Cartagena ; F. Cantera, p. 537), Teresa reçut une éducation soignée et passa quelques années « en el estudio de Salamanca » (cf. Arboleda, f. 46v). Atteinte de surdité et d'autres infirmités, elle se retira dans un monastère, probablement chez les Augustines de Sainte-Dorothée, monastère de Carthagène soutenu et favorisé par sa famille depuis la conversion de Pablo « el Burgense ». C'est là qu'elle écrivit deux ouvrages, dédiés à Juana de Mendoza, femme du poète Gómez Manrique. Partant de son expérience, elle a recours au genre allégorique, alors très en usage. Tempérament vif, grande lectrice, elle semble familiarisée avec l'Écriture Sainte, avec Augustin surtout, Grégoire le Grand (surtout les
Homélies), Jérôme, Ambroise, Boèce, et jusqu'à Boccace ; de même aussi avec le « Maître des Sentences », bien qu'elle préfère Job, le « Maître des Patiences ». Sans chercher l'élégance, elle a un style énergique et coloré. Précurseur de la Renaissance féminine à la cour d'Isabelle la Catholique, elle précède sainte Thérèse pour l'intérêt de certains aspects autobiographiques. 1. Elle écrivit
Arboleda de enfermosaprès vingt années de souffrances (entre 1453 et 1460), pour louer Dieu, consolateur de ceux qui souffrent d'infirmités. Elle s'imagine enveloppée dans un épais nuage et emportée par un violent tourbillon d'angoisses dans une île appelée « opprobrium hominis et abiectio plebis » (parfois elle évoque la marginalisation de l'infirme par rapport aux parents et amis ; cf. f. 29). Implorant la lumière du Soleil de justice, elle trouve dans cette île sans plaisirs ni vaine gloire un séjour salutaire plein des bons conseils et de la consolation des livres spirituels. Elle est entraînée et confirmée dans le service de son Seigneur : « In camo et freno maxillas (eorum) constringe, qui non approximant ad te » (f. 2 ; cf.
Ps.31,9 ; f. 8). Face à l'exaspération, se trouve la prudence, premier degré de la patience (cf.
Luc21, 19). Affligée, elle souffre une heureuse violence et voit dans ses infirmités un frein miséricordieux, quoique dans son cas elle considère...
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