— Xavérine de Maistre naquit le 17 avril 1838. Son père, Rodolphe, fils de Joseph de Maistre, était gouverneur de Nice. Sa mère était née Charlotte de Plan de Sieyès. Xavérine avait été précédée de neuf autres enfants. La brièveté de la vie de la plupart d'entre eux laisse conjecturer la faiblesse de la santé dont ils avaient hérité. Entrée au Carmel de Poitiers en 1862, sous-prieure le 18 novembre 1868, prieure le 21 octobre 1869, elle y meurt le 6 octobre 1871. Les ouvrages qui ont paru après sa mort (cf. bibliographie) font connaître les événements de sa vie ; ils ont surtout l'intérêt de dévoiler ses sentiments intimes avant et après son entrée au Carmel. Les retraites qu'elle fait ne sont pas, le plus souvent, des considérations théologico-spirituelles ou des leçons ascético-morales, mais le compte rendu objectif de ses états d'âme d'une extrême acuité d'analyse et d'une folle ambition spirituelle. Ses écrits mériteraient d'être étudiés par des maîtres en théologie spirituelle et commentés à l'usage des innombrables praticiens — professionnels ou amateurs — de la direction spirituelle. Ils intéresseraient aussi les psychologues tant est frappant le parallélisme entre ses impuissances à porter remède aux chagrins de son père et sa conviction que ses sacrifices ne rencontrent, et, à juste titre, selon elle, que le mépris de Dieu.

1) Son ascèse est l'élément qui frappe de prime abord.

Elle s'ingénie à imiter les austérités excessives qui se trouvent souvent dans les vies de saints. Sa soeur et confidente, Philomène, la surprend versant de la cire fondue sur un érésipèle dont elle souffre à la tête (Vie, p. 41). Elle se marque au bras et à la poitrine au moyen d'une croix de métal portée au rouge (déc. 1861, Vie, p. 153). Elle avouera plus tard avoir apporté d'Italie « un fatras d'instruments de pénitence » (Vie, p. 423).

2) Sa spiritualité réparatrice.

— Ses lettres à ses directeurs avant son entrée au Carmel abondent en demandes de moyens de mortification. Un accident de voiture survenu le 16 mars 1856, qui lui laisse la marche longtemps très douloureuse, est interprété par elle comme une volonté de...

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