Auteur : Irène LÉGER.
 
Tome 15 - Colonne 682
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Titre de l'article : THÉVENET (CLAUDINE ; BIENHEUREUSE), fondatrice de la congrégation des religieuses de Jésus-Marie, 1774-1837.
Début de l'article :
— Claudine Thévenet est née à Lyon le 30 mars 1774. Son père, Philibert Thévenet, marchand de soie, était un homme bon et charitable. Sa mère, Marie-Antoinette Guyot de Pravieux, était douée d'un fort esprit chrétien en même temps que d'un caractère ferme et énergique. « Glady », comme on appelait Claudine, jouit d'une enfance heureuse au milieu de ses six frères et soeurs. Les enfants reçurent une excellente éducation chrétienne. Claudine fut confiée à l'âge de neuf ans aux Dames Bénédictines de l'Abbaye Saint-Pierre, où elle reçut une formation très soignée ; cette période qui va approximativement de sa neuvième à sa seizième année laissa une empreinte profonde sur sa personnalité. La Révolution française n'épargna pas le foyer Thévenet. Claudine avait dix-neuf ans quand Lyon, sa ville natale, connut la Terreur et fut menacée de destruction totale. Deux frères de Claudine, Louis et François, dénoncés et trahis, furent arrêtés et payèrent de leur vie le crime d'avoir pris les armes pour défendre leur cité. Pendant leur incarcération, Claudine, déguisée, allait visiter les prisonniers. Le 5 janvier 1794, elle eut la douleur d'assister à l'exécution de ses deux frères et recueillit dans son coeur leurs dernières paroles : « Claudine, pardonne comme nous pardonnons ». De cette atroce expérience, elle devait conserver toute sa vie un tremblement nerveux et un mal de tête qu'elle 683 avait coutume d'appeler « sa terreur ». Une fois la Révolution dominée, quand les responsables furent recherchés, Claudine ne fit pas arrêter celui qui avait dénoncé ses frères. Ce pardon héroïque, ratifié par la famille entière, devait creuser dans son coeur un immense besoin de compatir à la détresse d'autrui. Âgée de vingt ans à peine, la jeune fille ne connut désormais d'autre joie que celle de se dépenser pour le prochain. Émue par la misère du peuple, elle consacra désormais ses forces, son temps, ses biens, à soulager les pauvres du quartier de la Croix-Rousse. Pour elle, la plus grande infortune était de vivre et de mourir sans connaître Dieu. Le sort des milliers d'enfants pauvres qui risquaient de grandir sans jamais peut-être entendre prononcer le nom de Dieu la faisait frémir. Le Seigneur suscita pour l'aider et la diriger dans sa recherche de...

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