— Né en 1737 à Gemenos (Bouches-du-Rhône, arr. de Marseille) dont son père était consul, Pierre-Thomas Thobert entra dans la communauté marseillaise des Prêtres du Sacré-Coeur à dix-huit ans (1755). Cette communauté, plus connue sous le nom de Prêtres du Bon Pasteur, était née à Marseille après la peste de 1720 pour opérer un renouvellement de la vie chrétienne dans une cité bouleversée par le choc. Ses fondateurs, les abbés Jean-Louis Truilhard († vers 1744) et Boniface Dandrame (1704-1762) s'installèrent dans les locaux de l'église du Bon Pasteur et réunirent quelques disciples, organisant une oeuvre de la jeunesse, institution alors toute nouvelle, et un séminaire pour la formation de leurs clercs. P.-Th. Thobert fut agrégé à la société en 1761. Il passa sa vie à enseigner la philosophie et la théologie au séminaire, dont il devint le supérieur. Au moment de sa mort, Mgr de Belloy, évêque de Marseille, pourra dire : « Je viens de perdre le meilleur théologien de mon diocèse ». Ses fonctions ne l'empêchèrent pas de s'appliquer aux diverses oeuvres du 708 Bon Pasteur, telles que les missions, le ministère paroissial, le service de la jeunesse. Il mourut subitement le 28 août 1777 à l'hôpital marseillais du Saint-Esprit alors qu'il était occupé à confesser les malades. Il avait quarante ans. Il laissait quelques textes. On possède de lui un traité de la perfection chrétienne : De christiana perfectione (original à la Bibliothèque de Marseille, ms 462) qui a été publié par Brassevin (op. cit., 1re éd., p. 483-96 ; et 2e éd., p. 392-404). Il mérite attention car il peut être considéré comme le résumé de la doctrine spirituelle en usage au Bon Pasteur et la source des initiatives apostoliques qu'il a suscitées, notamment l'oeuvre de la jeunesse de Marseille créée par Jean-Joseph Allemand, un ancien du Bon Pasteur (1772-1836 ; DS, t. 1, col. 314). Ce traité commence par une définition générale de son objet : « La perfection est une soummission universelle et complète de l'homme à son créateur, de manière à ce que le Roi immortel ne perde rien du souverain don qu'il a mis en nous ». L'ouvrage est divisé en trois parties : voie, nature, avantage de la perfection. L'ensemble est classique et inspiré de cette...

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