— Thomas le Cistercien est l'auteur d'un long Commentarium in Cantica. Il est l'unique cistercien qui ait réussi à commenter seul l'ensemble du Cantique des Cantiques. L'oeuvre a été éditée à Paris en 1521, à Lyon en 1571, à Rome en 797 1666, peut-être encore ailleurs. PL 206, 17-862, a reproduit l'édition de Paris, in-folio édité par Josse Bade, en retenant également les insertions assez nombreuses, et généralement de peu d'intérêt spirituel, dues à Jean d'Abbeville, mort en 1237/38 (DS, t. 8, col. 249-55). La préface de l'oeuvre permet de dater celle-ci : elle est dédiée à Pons, évêque de Clermont-Ferrand. Ce Pons de Polignac, abbé cistercien de Grandselve (1158), puis de Clairvaux (1165), fut évêque de Clermont-Ferrand de 1170 à sa mort en 1189 (D. Willi, Päpste, Kardinäle und Bischöfe aus dem Cistercienser-Orden, Bregenz, 1912, p. 82). Le commentaire se situe donc entre 1170 et 1189. L'auteur se nomme lui-même F. Thomas, quantuluscumque Cisterciensis monachus. C'est bien à tort qu'on a attribué ce commentaire à un non cistercien : Thomas Gallus, victorin, ou Thomas de Vicogne, prémontré, voire à Duns Scot. Sur tout ceci, voir Griesser, Verfasser…, p. 169-74, ou encore Ohly, Riedlinger et Bell (premier article), en tête des passages qu'ils consacrent à Thomas. Mais à quel monastère appartenait Thomas ? L'unanimité n'est pas acquise : Cîteaux ? Clairvaux ? Perseigne ? Vaucelles ? On ne peut raisonnablement penser à un seul personnage ayant passé successivement d'un monastère à l'autre (voeu de stabilité oblige !). En 1939, Griesser tenait fermement pour Cîteaux (Verfasser…, p. 219-24). Mais en 1965, dans le LTK (t. 10, col. 149), il titrait une notice : Thomas v. Vaucelles, tout en signalant dans ce bref texte, qu'il subsistait des hésitations. La solution paraît pouvoir venir à partir du ms 3 de la Bibl. munic. du Mans. Inédit (sauf la préface publiée par H. Omont dans Bibliothèque de l'École des chartes, t. 43, 1882, p. 422-23), il provient de l'abbaye de Perseigne et contient un De praeparatione cordis, dû (préface) à Thomas Persenie et dédié à Rotrou de Warvick,...

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