Auteur : Bernard CHÉDOZEAU.
 
Tome 15 - Colonne 892
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Titre de l'article : THOMASSIN (LOUIS), oratorien, 1619-1695.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Pensée et spiritualité.
1. Vie.
— La vie de Louis Thomassin est assez bien connue ; on se reportera à l'article Thomassin du DTC par A. Molien (t. 15, 1946, col. 787-823) et à Louis Thomassin, étude bio-bibliographique avec vingt lettres et deux textes inédits, de P. Clair (Paris, PUF, 1964).
1° JUSQU'AUX ANNÉES 1658-60.
— Thomassin est né à Aix-en-Provence le 28 août 1619. Après une adolescence studieuse au collège des Oratoriens de Marseille (1629-1633), il obtient, malgré son jeune âge (13 ans et demi) d'entrer à l'Oratoire d'Aix où il fait son noviciat. Il achève ses études classiques et fait deux années de philosophie au collège de Marseille (1634-37), puis étudie la théologie chez les Oratoriens de Saumur (1637-40). Il sera ordonné prêtre à Aix le 21 décembre 1643. Il est un remarquable professeur de grammaire, de rhétorique, de philosophie, très attaché à Platon mais n'ignorant ni Descartes ni Gassendi. Il développe à Saumur, à Notre-Dame des Ardilliers, un enseignement renouvelé de théologie positive (appuyé sur les Pères plus que sur l'École) qui connaît un grand succès. Appelé à Saint-Magloire (Paris) en 1654, il y distribue, semble-t-il, un enseignement proche des thèses jansénistes (cf. P. Clair, Le P. Th. et le jansénisme…, dans Bulletin de la Soc. des Amis de Port-Royal, 1957, p. 1-47) ; mais dans les années 1657-61 il évolue vers des positions très différentes, proches des thèses ultramontaines ; les causes de cette évolution sont mal connues.
2° LES CONFLITS ET LA PÉRIODE DE SILENCE (1661-1678).
— Au cours de cette deuxième période de sa vie, il rédige deux ouvrages qui, publiés en 1667 et 1668, révèlent en lui un ultramontain modéré et un ferme adversaire des thèses de Port-Royal. En 1667 paraît le Dissertationum in Concilia generalia et particularia tomus primus ; mal reçu des gallicans, l'ouvrage provoque de graves conflits. L'année suivante (1668) paraissent les Mémoires sur la Grâce, dans lesquels Thomassin réfute Jansénius. Ces deux ouvrages font de l'auteur comme le chef d'une faction au sein...

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