Auteur : Bernd JASPERT.
Tome 15 - Colonne 964
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Titre de l'article : TILLICH (PAUL), théologien et philosophe protestant, (1886-1965).
Début de l'article :
— 1. A la frontière.— 2.
L'être nouveau.— 3.
Nouvelle découverte de la religion.Tillich (= T.) est l'un des théologiens les plus représentatifs et les plus importants de l'histoire du Protestantisme. Comme Rudolf Bultmann et Karl Barth, il est né au 19
esiècle. Dans les discussions sur la situation intellectuelle et les grands problèmes de l'humanité au 20
esiècle — situation qui changea fondamentalement plusieurs fois durant sa vie —, il développe une théologie actuelle fondée sur la bible, mais qui reprend les impulsions d'une large tradition chrétienne et qui, en même temps, jette du lest sur le plan dogmatique. Au centre de cette théologie, il y a la conviction que nous sommes absolument concernés par Dieu et l'Évangile que Jésus Christ a proclamé et rendu visible et audible. Pour T., la substance et la forme de la foi naissent de la rencontre de l'homme avec Dieu, du profane avec le sacré, du conditionné (relatif) avec l'inconditionné (l'absolu). La foi trouve dans une spiritualité oecuménique son expression multiforme et toujours plus ouverte à de nouvelles forces. Dans sa pratique de l'écoute, du voir, du sentir et de la formation de vie, cette spiritualité dépasse les frontières confessionnelles chrétiennes. Cette spiritualité va plus loin que les frontières religieuses du christianisme pour autant que, d'après T., Dieu est Dieu encore bien au-delà de ce que nous appelons Dieu. Si on la compare aux projets des autres grands théologiens protestants contemporains de langue allemande, la théologie de T. donne impulsion à une spiritualité chrétienne moderne qui, en pleine sécularisation, s'affirme et se maintient ; impulsion qui va jusque vers l'inconnu. Pour T., toute spiritualité est une spiritualité de l'Exode : elle quitte le pays connu, traverse les frontières ; elle vit d'un nouvel être en Dieu ; elle rend sacré le profane, dans une
religioauthentique.
A la frontière.
[...]
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