— Né en 1562 à Turin, envoyé très jeune à Paris pour y entreprendre ses études, couronnées par le doctorat en théologie, au collège de Clermont, Jean Gontery entra le 28 avril 1584 dans la compagnie de Jésus, où lui sera bientôt confiée la charge de recteur des collèges d'Agen (1591) et de Béziers (1599) à leurs débuts. Il est surtout connu par ses controverses avec les ministres calvinistes, notamment Jean Gigord et Pierre du Moulin, en Languedoc, Guyenne, Normandie, à Sedan et Paris, puis avec les luthériens au pays de Bade. Il est en même temps le plus renommé en France à l'époque, avec Pierre Coton, parmi les prédicateurs jésuites, malgré sa redoutable causticité et sa sévérité doctrinale qu'outrait encore la crainte de paraître « adultérer la parole » de Dieu et « transiger avec l'iniquité » (Éloge funèbre…). Henri IV l'appelle en 1604 de Normandie à Paris et goûte beaucoup ses sermons, non sans parfois avouer « en riant qu'il eût mieux aimé l'enfer du P. Coton que le paradis du P. Gontery » (H. Rybeyrette, Récit des choses arrivées en France à la Compagnie de Jésus sous le règne du roy Henry le Grand, publié par A. Carayon, Documents inédits.., t. 2, Poitiers, 1863, p. 56). Jean Gontery mourut à Paris le 11 novembre 1616. La plupart de ses ouvrages imprimés relèvent de la controverse. Nous ne retiendrons ici que deux livres posthumes. 1. Motifs signalez et grandement efficaces à la reduction de l'ame pecheresse, dressez en forme de meditations (Pont-à-Mousson, 1617, l'approbation a été donnée le 19 décembre 1615, du vivant de l'auteur ; traduction latine par Remacle de Vaulx, Cologne, 1618) sur la première semaine des Exercices de saint Ignace, avec de courts Advis inspirés des « additions » ignatiennes. Trois considérations sont plus amplement développées : un Advertissement sur les evagations et distractions qui arrivent durant la meditation (p. 184-210) ; — une Semonce à l'amour de Jésus-Christ et à sa perseverance, qui est une invitation au repentir et un rappel de la nécessité de la prière ; — une Meditation sur quelque [sic] empechemens de la...

[...]

Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 3 pages.