Auteur : Aimé SOLIGNAC.
 
Tome 15 - Colonne 1011
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Titre de l'article : TNUGDALI (VISIO).
Début de l'article :
— La Visio Tnugdali est le court récit d'un « voyage dans l'au-delà » qui fut très populaire au Moyen Âge. On en connaît une vingtaine de versions et adaptations en diverses langues ou dialectes. Le premier texte conservé, en latin, se présente comme traduit du gaélique (ex barbarico) et rédigé à Ratisbonne en 1149 par un certain Marcus ; celui-ci était récemment arrivé d'Irlande après être passé à Clairvaux où il avait trouvé saint Bernard en train d'écrire la Vie de Malachie, archevêque d'Armagh, mort en ce monastère en 1148. Le récit est composé au monastère supérieur (Obermünster) des bénédictines de Saint-Paul, à la demande de l'abbesse G. (= Gisela). Selon Marcus, Tnugdal (l'original celtique est Tnúthgail ; dans les versions il prend les formes Tnugdalus, Tungdalus, Tungalus, Tongale, etc.), né à Cashel (comté de Tipperay), se trouvait chez un ami dans la ville de Cork lorsqu'il tomba soudain comme un mort. Cet état de léthargie dura du mercredi après none jusqu'au vendredi après none. Quand il reprit ses sens, Tnugdal décida de quitter une vie jusque-là pleine de malice et de péchés, de donner ses biens aux pauvres et il se fit marquer de la croix. Il raconta comment son âme, séparée de son corps, avait été conduite par son ange gardien dans les divers lieux où 1012 sont punis les pécheurs ; il y éprouva lui-même les châtiments mérités par ses fautes. Il vit ensuite les profondeurs de l'enfer et le chef des démons, Lucifer. Il fut enfin conduit dans diverses demeures célestes où il fut témoin des récompenses accordées aux élus. Ces divers « lieux » sont répartis selon la gravité des fautes et la grandeur des mérites. On notera que le mot « purgatoire » ne figure jamais dans le récit. La Visio Tnugdali relève du genre littéraire des « voyages visionnaires dans l'au-delà », dont le premier témoin au Moyen Âge paraît être la vision de Drythelm racontée par Bède le Vénérable † 735 dans son Historia ecclesiastica (v, 12). A ce genre appartiennent aussi le Tractatus de Purgatorio S. Patricii de Henri de Saltrey (cf. DS, t. 7, col. 232-33), puis la Divina Commedia de Dante. Marcus, inconnu par ailleurs, est-il bien

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