Auteur : André BOLAND.
 
Tome 15 - Colonne 1020
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Titre de l'article : TOLSTOÏ (COMTE LÉON), écrivain russe, 1828-1910.
Début de l'article :
— Né à Iasnaïa Poliana le 28 août 1828, mort le 7 novembre 1910 à Astapovo, Tolstoï occupe une place dans la spiritualité. Prenant à la lettre ce qu'il en dit (vg Ma Confession, 1880-1882 ; Postface pour la Sonate à Kreutzer, 1890 ; Qu'est-ce que l'art ?, 1898), certaine critique a même interprété sa « conversion » comme le désaveu de son oeuvre antérieure. Un indice autorise une autre lecture : dans l'écrivain, le croyant se trouve toujours un alter ego qui le révèle et l'inspire, à la fois moment d'une conscience et son projet. — 1. La conversion. — 2. Les thèses religieuses. — 3. L'empreinte.
1. LA CONVERSION.
— 1° Abandonnant ses études à 19 ans, Tolstoï s'engage dans l'armée à 22, participe à la guerre de Crimée et démissionne en 1856. Baptisé et éduqué dans l'Orthodoxie, une « grande idée » l'habite : « la fondation d'une nouvelle religion… » (Journal, 5 mars 1855, cité P. Birioukov, Tolstoï…, t. 1, p. 301). L'ébauche de cette « religion pratique » affleure dès les premiers écrits : « règles de vie », réflexions moralisantes, élans d'âme des Mémoires (Enfance, 1852 ; Adolescence-Jeunesse, 1855-1857). Dans Les Cosaques (ébauchés en 1852 ; publiés dans Le Messager Russe, janvier 1863 ; Les Œuvres littéraires…, éd. A. V. Soloviev, t. 3, Lausanne, 1961, p. 215-398), Tolstoï est Olénine qui découvre que « le bonheur consiste à vivre pour les autres » (p. 307), qui 1021 « n'avait peur que d'une chose : mourir sans avoir fait le bien, alors qu'il voulait tant vivre, vivre pour accomplir quelque grand sacrifice » (p. 309) ; qui, parce qu'il n'entreprend toute chose qu'à contre-coeur, tiraillé par la question du bien et du mal (cf. p. 327-28), se lance dans la fuite en avant, invente « des lendemains héroïques », ne résiste pas à « ce besoin d'enjoliver l'avenir pour se dédommager du présent » (Troyat, Tolstoï, p. 110). Les quatre chroniques qui constituent les Récits de...

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