— 1. Vie. — 2. Écrits.

1. VIE.

— Ludovica Torelli est née à Guastalla (Reggio Emilia) le 26 septembre 1499, du comte Achille de Guastalla, fief dont la famille Torelli avait été investie en 1406 par le duc de Milan Gian Maria Visconti. Sa mère Veronica Pallavicini, très pieuse, éduqua Ludovica dans la piété et la culture humaniste, mais la jeune fille manifesta assez vite les signes d'une grande frivolité, surtout à partir de la mort de son frère Francesco (vers 1515) qui la laissa seule héritière. En 1516, Ludovica se maria avec un noble de Crémone, Ludovico Stanga, comte de Castelnuovo Bocca d'Adda (Milan), dont elle eut un fils, Achille, qui meurt en 1521. L'année suivante, le 30 novembre 1522, son père meurt tragiquement et Ludovica prend possession du fief de Guastalla, qu'elle gouverne avec l'aide de sa mère jusqu'à la mort de celle-ci (11 octobre 1523). Son mari étant lui aussi décédé le 26 septembre 1524, elle se remarie en 1525 avec le comte Antonio Martinengo di Padernello, un homme assez violent qui meurt à son tour tragiquement le 18 avril 1528. Cette mort, ressentie comme une libération par Ludovica, ouvre une période de dissipation et de trouble spirituel. Cette période se termine avec sa conversion, probablement en 1529, par le dominicain Battista Carioni da Crema († 1534 ; DS, t. 2, col. 153-56), qui devint son confesseur, s'installe à Guastalla, d'abord avec l'accord de ses supérieurs, puis grâce à un bref de Clément VII (10 juillet 1531). En signe de son changement de vie, la comtesse change son prénom de Ludovica contre celui de Paola Maria. L'année 1530 est décisive pour elle. S'étant transportée pour affaires à Milan avec son jeune chapelain Antonio Maria Zaccaria (1502-1539 ; DS, t. 1, col. 720-23), elle y connaît l'Oratorio de l'Eterna Sapienza, alors en crise du fait de la mort de son fondateur Giovannantonio Bellotti (27 oct. 1528). L'action de Zaccaria, qui avait déjà fondé à Crémone l'Oratorio dit Amicizia, et l'exemple de la comtesse Torelli redonnèrent vie au groupe milanais, spécialement grâce à deux nobles, Bartolomeo Ferrari et Giacomo Antonio Morigia. Ceux-ci contractèrent amitié avec Zaccaria et séjournèrent...

[...]