— On ignore à peu près tout de la vie de Luis de Torres, dominicain qui fut lecteur en théologie au couvent de
Torres a laissé deux ouvrages. Ses Veintiquatro discursos sobre los pecados de la lengua (Burgos, P. de Iunta, 1590, 4+503 p. ; Barcelone, 1607 ; trad. ital., Rome, 1592) suivent, d'assez près dit-on, l'enseignement de saint Thomas ; nous ne les avons pas vus. Son second ouvrage est de théologie mariale : In Antiphonam Salve Regina declamationes sex (Rome, Donangelos, 1592, 246 p.) ; A. Piolanti a édité et étudié la 2e declamatio, sur la maternité spirituelle de Marie (dans Doctor communis, t. 31, 1978, p. 109-39).
Selon G. Roschini (Maria SS. nella storia della Salvezza, Isola del Liri, 1969, p. 484), ce traité marial est « l'un des meilleurs commentaires » du Salve Regina. La doctrine est théologique, mais la forme littéraire de la declamatio, qui fait l'économie de l'argumentation rigide de la scolastique, rend cette doctrine d'accès plus abordable et donne plus de relief aux textes bibliques et aux autorités citées. La théologie mariale de Torres est d'excellente qualité et son texte laisse transparaître sa dévotion envers Marie. On notera qu'il fonde sa maternité spirituelle sur la doctrine du Corps mystique du Christ, qu'il tire de saint Paul, des Pères grecs, d'Augustin et de Thomas de Lausanne. Torres souligne aussi très bien la participation active de Marie au mystère du Salut tout au long de la vie de Jésus et de celle de l'Église.
Quétif-Échard, t. 2, p. 307. — J. Simón Díaz, Dominicos de los siglos XVI y XVII : Escritos localizados, Madrid, 1977, p. 492-93.
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