— Le peu de renseignements dont nous disposons sur ce religieux, qui semble avoir été un personnage digne d'intérêt, nous vient des anciens historiens de l'ordre, aux chronologies souvent discordantes. Quelques repères ressortent cependant : né à Avignon, Toussaint entra au couvent des Carmes de Moulins, fut envoyé comme lecteur à Paris (1443), où il obtint la maîtrise (1456 ?) 1106 puis le doctorat en théologie (après 1458). A peine élu provincial de la province de Narbonne (1464), il fut investi de l'évêché de Cavaillon (1466) et nommé conseiller et confesseur du duc Jean II de Bourbon (1467) — et non du cardinal de Bourbon, comme l'écrit par erreur Zimmerman. Il mourut, selon les auteurs, en 1492, 1494 ou 1497. Un successeur au siège de Cavaillon lui est donné le 15 juillet 1496 (C. Eubel, Hierarchia catholica, t. 2, Munich, 1901, p. 138). Il ne reste apparemment rien de son oeuvre exégétique et oratoire, qui passait pour abondante et importante. Seuls sont parvenus jusqu'à nous deux opuscules vernaculaires composés à l'intention du puissant duc de Bourbon (1426-1488), prince lettré, féru de sciences et d'astrologie, à la vie publique et privée fort agitée. Le Petit médicinal (ms, Paris, BN, fr. 2445) est un manuel de confession élémentaire, de facture et de contenu traditionnels, où les péchés sont successivement envisagés en fonction des cinq sens, des sept vices capitaux et de leurs branches, des dix commandements. Il peut être daté de 1467 (entrée en fonction de l'auteur auprès du duc). Destiné à éclaircir certains points de théologie supposés utiles au gouvernement moral du duc, le Directoire de conscience se situe dans un registre plus intellectuel. Mais il est bien difficile de trouver un fil conducteur à cette compilation sans plan ni unité où, sous une forme discursive et dans une langue technique déroutante pour le profane, sont abordées des questions fondamentales de la théologie morale et doctrinale : l'âme et la conscience ; la volonté et la liberté ; la grâce et la prédestination ; le péché, la tribulation et la justification ; l'assez long développement consacré à la pénitence laisse deviner des tendances contritionnistes. Au passage transparaissent les préoccupations du confesseur et du conseiller : mise en garde...

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