Auteur : PIERRE ADNÈS.
 
Tome 15 - Colonne 1174
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Titre de l'article : TRANSVERBÉRATION.
Début de l'article :
— Du latin transverberare, qui signifie « transpercer », la transverbération est un phénomène mystique apparenté de près à la « blessure d'amour ». Voir DS, t. 1, col. 1724-29. Celle-ci est elle-même une « touche » divine particulière. Voir DS, t. 15, col. 1073-98. C'est la touche éveillant dans l'âme un désir qui demeure insatisfait. Parce qu'elle est une activité intense d'amour, cette 1175 touche a quelque chose de savoureux, mais parce que le désir qu'elle éveille demeure sans satisfaction c'est en même temps une souffrance (cf. Gabriel de Sainte-Marie-Madeleine, L'École thérésienne et les blessures d'amour mystique, dans Études Carmélitaines, oct. 1936, p. 211). On parle plutôt de « plaie » lorsqu'il s'agit d'une blessure au caractère intense, réitéré et durable. Voir DS, t. 12, col. 1794. La blessure d'amour peut être causée par une touche divine qui n'est accompagnée d'aucune vision intellectuelle ou corporelle, et n'est que ressentie ; mais elle peut être aussi accompagnée d'une vision qui en traduit le sens et fait comprendre à l'âme ce qui se passe en elle. On a alors la transverbération proprement dite (cf. Gabriel de Sainte-Marie-Madeleine, art. cité, p. 212-13). Normalement, la transverbération a un retentissement sur l'organisme, au moins sous forme émotive, mais pourra aussi, sans que ce soit nécessaire, se répercuter sur le corps au point d'y causer une blessure physique. On distingue aussi la transverbération seulement spirituelle et la transverbération à la fois spirituelle et corporelle (cf. Crisógono de Jesús Sacramentado, Compendio de ascética y mística, Madrid, 1933, p. 262-63). En quoi diffèrent dans ce cas la transverbération et la stigmatisation ? Certains semblent les confondre (par ex., Crisógono de Jesús déjà cité). Certes, pris en eux-mêmes les termes n'ont pas une valeur déterminante. Saint Augustin parle de transverbération à propos des plaies de Jésus dues aux clous : « manibus pedibusque confixis et clavorum transverberatione confossis », « les mains et les pieds cloués ensemble et transpercés par les clous » (De cintate Dei XVII, 17, CCL 48, p. 583, 30-31). Il y a toutefois une différence avérée entre...

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