— L'auteur, qui regrette une vie calme, dédie ses pages au pieux frère Juan de P., de Saint-Benoît de Valladolid, monastère qui se distingue dans « l'étude de la perfection ». Dans un style remarquablement scolastique, il commence chaque question par « comment » ou « si » (quomodo, utrum) et s'appuie sur les autorités. Il cite abondamment l'Écriture, surtout saint Matthieu, avec les commentaires de Nicolas de Lyre, du Burgense, et de Mathias Doering ; il cite plus de trente auteurs, commençant par Augustin (près de 100 fois), Grégoire, Aristote, Bernard, les Décrétales de Gracien, Cassien, saint Thomas d'Aquin, Isidore de Séville, le Pseudo-Denys, les Victorins et les Règles des saints Basile et Benoît. L'ouvrage compte 86 folios (plus 4 fol. d'index) et se divise en trois parties. 1185 1) Conseils évangéliques (33 ch., f. 2r-17v). — Sans la vie active (Marthe) on ne peut entrer au ciel (cf. Mt. 25, 35-40), cependant elle est dépassée et rendue plus parfaite par la vie contemplative (Marie) (ch. 1-3). Les trois principaux conseils évangéliques (les voeux religieux) nous détachent de trois grands soucis : nous-même, la famille, la richesse, pour mieux vaquer aux choses de Dieu (ch. 4) ; les autres conseils concernent des situations concrètes (ch. 5 et 24-33). Les commandements nous permettent d'éviter le péché, les premiers conseils préviennent le péché, les seconds, les occasions ; les uns éliminent ce qui est contraire à la charité, les autres ce qui fait obstacle à son exercice ; ils n'évitent pas seulement la peine, mais aussi augmentent le mérite (cf. II, ch. 50). Malgré les bienfaits des voeux, l'ennemi suggère qu'on peut mieux profiter de sa liberté (ch. 7). La pauvreté volontaire fait l'objet d'attaques spéciales (ch. 8-13). Avec un humanisme irréfléchi, certains disent « in medio virtus » ; mais ici, le « medium » n'est pas dans l'usage quantitatif des choses extérieures, il est dans la règle de la raison grâce à laquelle on peut donner sa vie et faire briller la vertu de force. Il n'est pas non plus injuste de recourir à l'aumône, dit l'auteur, comme s'il dialoguait déjà avec Érasme, parce que le pauvre volontaire a commencé par aider les pauvres de ses biens et qu'ensuite il...

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