— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine. — 4. Influence.

1. VIE.

— Tyconius (Ticonius, Tichonius, etc. ; cinq mss du De doctr. chr. d'Augustin portent Tychonius, ce qui suggérerait une dérivation du grec ; cf. CCL 32, p. 102, apparat critique) vécut en Afrique à la fin du 4e siècle ; il est probablement mort vers 392 ou en tout cas vers 400, Augustin n'en parlant jamais comme d'un vivant. On ne peut guère préciser davantage (A. Mandouze, Prosopographie de l'Afrique chrétienne, p. 1122). Il adhéra au schisme de Donat, dont il fut d'abord l'ardent défenseur (Gennade, De uiris illustribus 18, TU 14, p. 68). 1350 Mais cet homme, dont Gennade vante la culture (« in saecularibus [litteris] non ignarus fuit », loc. cit.) et Augustin l'intelligence pénétrante (« acri ingenio praeditus », C. Epist. Parm. I, 1, 1, BA 28, p. 208), a été amené, par l'étude des Écritures semble-t-il, à prendre ses distances par rapport aux idées des schismatiques ; la prétention de cette petite Église d'Afrique, qui ne pouvait même pas prétendre à être une communauté de purs, à être l'unique Église catholique, était absurde à ses yeux, en raison des promesses divines d'universalité (Augustin, ibid. I, 1, 1, BA 28, p. 208 ; II, 22, 42, p. 380). Avant 393, Parménien, l'évêque donatiste de Carthage, pour le faire renoncer à ses idées, lui adressa une lettre, mais il fallut un concile donatiste, qui se réunit à une date inconnue, pour le condamner (ibid. I, 1, 1, p. 208 et 210 ; III, 6, 29, p. 470). Pourquoi Tyconius est-il malgré tout resté donatiste ? Persécutant les Donatistes, les Catholiques manifestaient par là même qu'ils n'étaient pas disciples du Christ, et donc qu'ils n'étaient pas la véritable Église (« si credit Christum incarnatum, quiescat odisse membra Christi » : Reg. 6, éd. Burckitt, p. 66, 18-19 et 27-29). Il ne faudrait du reste pas croire que l'évolution de Tyconius l'avait amené à partager en tout les idées catholiques (Aug. doctr....

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