— Adalbert Tylkowski, né en Masovie (Pologne) le 19 avril 1625, entre dans la Compagnie de Jésus le 1er février 1645. Après son cursus d'enseignement en Pologne, il fut quatre ans grand pénitencier à Saint-Pierre de Rome, enfin recteur du séminaire de Vilna, où il mourut le 14 janvier 1695. Durant cette sombre période où la Pologne perdit le tiers de sa population par suite des guerres et des épidémies, Tylkowski fut l'un de ces quelque 1 400 jésuites qui s'efforçaient d'y sauvegarder le christianisme. Parmi ses 59 publications recensées par Sommervogel — la plupart en latin, une vingtaine en polonais —, relatives parfois aux sciences, à la philosophie ou à l'histoire, nous n'analyserons que les ouvrages en latin qui intéressent la spiritualité. 1357 1) Soliloquia christiana et Praxes quaedam, Oliva (monastère près de Dantzig), 1668 ; 12e éd. 1762 ; traduit en allemand. Une première partie (675 p.) de « Réflexions » sur 70 points de doctrine : fins dernières, pénitence, vertus, Marie, amour de Dieu et du prochain, etc. Multipliant les citations d'Écriture, de Pères de l'Église et de saints, le ton didactique devient souvent exhortatif. Une seconde partie (150 p.) donne des règles pratiques. En tête, une « Élection d'état de vie » distingue d'une manière intéressante les situations des candidats : préférence pour tel état de vie, vocation à la vie religieuse mais sans savoir dans quelle congrégation, aucune inclination précise, hésitation sur la date de la décision. Puis viennent des énumérations, d'une minutie, à nos yeux, fastidieuse et parfois déconcertante (comme la computation symbolique des milliers de gouttes de sang ou de sueur, des coups de la flagellation durant la Passion ; éd. 1722, p. 729) : listes de brèves réflexions ou de pratiques pour sanctifier tous les moments de la journée, les exercices de piété, la confession, etc. 2) Jugum grave super omnes filios Adam e S.S. Patrum verbis formatum, Cracovie, 1668 ; 6e éd. 1723. — Cette brève compilation classe les péchés selon les catégories de fidèles, d'ecclésiastiques, d'évêques ; puis énumère les formes de pénitences. On peut se demander si Tylkowski n'a pas ici subi l'influence de la visionnaire...

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