— Le terme typika désigne chez les byzantins des documents normatifs d'ordre juridique, liturgique ou monastique ; on lui substitue parfois des termes analogues : diataxis (ordonnance), diathèkè (disposition testamentaire), diatypôsis et hypotypôsis (constitution), hypomnèma (mémoire), paradosis (tradition), taxis ou taktikon (ordonnance). Nous nous limiterons ici aux typika monastiques ; pour les typika liturgiques, voir l'art. Office divin, Orient, DS, t. 11, col. 707-21 ; ajouter à la bibliogr. J. Mateos, Le Typikon de la Grande Église, 2 vol., OCA 165-166, Rome, 1962/63. 1. La forme des Typika. — 2. Classification. — 3. Typika aristocratiques. — 4. Typika non aristocratiques. Alors qu'en Occident la législation du monachisme se fit généralement en dehors des pouvoirs publics, des conciles et même du Siège Apostolique (qui n'intervint que pour confirmer les Règles et Constitutions), en Orient le monachisme formait un ordre à part dans la société et représentait le modèle de la vie chrétienne (cf. art. Spiritualité Orthodoxe, DS, t. 11, col. 976-83) ; en conséquence la législation monastique fit l'objet de canons des conciles, d'ordonnances des empereurs (à commencer par Justinien, 527/65) et des patriarches. La rédaction des Typika, qui s'inaugure avec le Testament spirituel (« Diathèke ») de Théodore Stoudite † 826 (cf. sa notice, supra, col. 401-14), apparaît d'ailleurs comme une réaction contre l'institution du charisticariat (analogue à la commende pour les monastères occidentaux du 14e au 17e siècle). Pour remédier à l'enrichissement excessif de certains monastères et à l'appauvrissement de beaucoup d'autres, les empereurs et les patriarches prirent abusivement l'habitude de les confier à un charisticaire, chargé en principe d'assurer la bonne administration des biens, mais qui devenait du même coup le bénéficiaire du profit (

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