— Né en Podlachie (Pologne) en 1571, Tyszkiewicz entra en 1593 au noviciat jésuite de Saint-André à Rome. De retour en Pologne, il enseigna la philosophie et la théologie et fut recteur de divers collèges ; après avoir été instructeur de « troisième an », il finit comme provincial de Pologne. Il mourut à Cracovie le 14 août 1625. Sans posséder une culture aussi complète que Jacques Wujek, il fut l'un des jésuites qui contribuèrent à la reconquête catholique de la Pologne. Outre des réfutations de libelles protestants, il publia la première oeuvre proprement spirituelle de la Compagnie polonaise (DS, t. 12, col. 1880). De perfectione christiana, Cracovie, 1624 ; Cologne, 1626, avec dédicace au P. Général M. Vitelleschi datée de 1623, 578 p. — Sous une forme très scolastique (maintes divisions, parfois questions et réponses), c'est un exposé en 50 chapitres d'une doctrine de la perfection : une fois exclues les fausses conceptions (absence de péchés, conseils évangéliques…), la perfection est définie comme « l'amour de bienveillance surnaturelle… grâce auquel nous exerçons les vertus » (p. 96, éd. 1626). Dieu, auteur de la perfection, nous en donne le Modèle dans le Christ ; et les saints en sont des images. Pour tendre à la perfection, il faut rejeter les péchés, pratiquer la mortification et prier sans cesse. Les Jésuites doivent observer les règles de leur Institut, et les supérieurs doivent aider cette perfection. En annexe on trouve un index scripturaire (succinct) et thématique (abondant). Tyszkiewicz cite souvent l'Écriture sainte, les Pères de l'Église, la Somme ou l'opuscule sur la Perfection de saint Thomas, Bernard, Bonaventure, Cassien, B. Alvarez, La Puente, Alphonse Rodriguez, etc. Sans se référer à R. Bellarmin, son contemporain, il distingue comme lui ceux qui se consacrent à Dieu en répondant à son appel : « Si tu veux être parfait… » (p. 55), et tous les hommes qui, sans tout quitter, s'efforcent de répondre au : « Soyez parfaits comme votre Père… » (p. 112). Il déclare (p. 99) que, si tous les chrétiens doivent imiter Dieu, les religieux doivent y tendre plus spécialement. Dans la Compagnie, Ignace de Loyola estime que la recherche de la perfection est nécessaire, et c'est la raison d'être du « troisième an ». Sommervogel, t....

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