— 1. Vie et oeuvre. — 2. Pensée.

1. VIE ET ŒUVRE.

— Unamuno est né en 1864, à Bilbao. Il fit ses études universitaires à Madrid. A partir de 1891 il enseigna le grec à l'université de Salamanque et par la suite il en fut le recteur. En 1924 il fut assigné à résidence à Fuerteventura à cause de ses attaques contre le roi et contre le dictateur Primo de Rivera, puis exilé en France jusqu'à l'avènement de la république en 1931. Il mourut en 1936. Il subit l'influence de Kant, Kierkegaard, Hegel, Pascal, Spinoza, des théologiens libéraux et modernistes. Unamuno cultiva tous les genres littéraires : autobiographie (« Journal intime » publié après sa mort ; trad. franç. des années 1897-1899, Paris, 1983), essais philosophiques (Vida de Don Quijote y Sancho ; Del sentimiento trágico de la vida, trad. franç. Jean Babelon, Paris, 1959) et théologiques (La agonía del cristianismo, trad. du texte espagnol inédit par Jean Cassou, coll. Christianisme 11, 1952), poésie (El Cristo de Velázquez), nouvelles (Niebla, San Manuel Bueno Mártir), théâtre (La esfinge), et un grand nombre d'articles littéraires et journalistiques. Ses 34 oeuvres complètes ont été publiées en 16 volumes aux éd. Aguado à partir de 1951. Son expérience personnelle et sa pensée philosophique sont intimement liées dans le cadre des perspectives, de la problématique et de la terminologie chrétiennes, quoique toujours réinterprétées à partir de ses présupposés théoriques et personnels. « Catholique pratiquant et fervent » par son éducation, il abandonna ses racines religieuses pour « el empeño de racionalizar mi fe » (la tâche de rationaliser ma foi), car « el dogma se deshizo en mi conciencia » (le dogme s'est désintégré dans ma conscience). La raison scientifique et positive demeura toujours comme l'infrastructure épistémologique de toute sa vie. Une lente évolution se manifestera dans la crise de 1897 (« mi conversion religiosa », qui l'insère définitivement dans le christianisme). Le détonateur en sera une expérience qui marquera sa vie et son évolution postérieure : « la emoción de la muerte »...

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