— I. Quelques thèmes bibliques. — II Du néoplatonisme aux Pères grecs. — III. Le paradoxe. — IV. La possibilité de l'union. — V. Le mode de l'union. — VI. Progression dans l'union. La relation à Dieu peut être approchée sous différents angles. En tant qu'elle est personnellement accueillie et assumée, elle est, pour reprendre la trilogie traditionnelle, foi en Dieu, espérance de Dieu, amour de Dieu. Des articles ont déjà été consacrés à la foi, à l'espérance et à la charité. Il ne s'agit pas ici de déployer à nouveau l'éventail des formes qu'elles peuvent prendre ; c'est seulement leur caractère théologal qui retient notre attention. Quelle union à Dieu réalisent-elles ? Peut-on même parler d'« union à Dieu » ? Et si oui, disent-elles tout ce qu'est l'union à Dieu ? Nous ne pouvons étudier ce qu'est cette union en Dieu lui-même. Il reste à examiner ce qu'elle est en l'homme. Souvent on réserve l'expression d'union à Dieu à des états peu communs qui constituent un sommet de l'itinéraire spirituel et ressortissent à la « vie unitive ». Mais on l'emploie aussi de manière plus large, comme lorsque Thérèse d'Avila distingue diverses sortes d'union (Vida, c. 17, 5). Les cinq premières sections du présent article, pour tenir compte du vocabulaire scripturaire et patristique, prendront le mot union dans un sens large : non pas seulement l'union consommée, mais aussi les étapes qui y acheminent. 41

I. QUELQUES THÈMES BIBLIQUES

1. Ancien Testament.

— La relation à Dieu est évoquée par divers symboles. Le principal est celui de l'amour conjugal. Les termes qui l'expriment sont nombreux ; plus nombreux encore sont ceux qui s'y relient, sans que la note conjugale soit aussi explicite. De plus, l'utilisation fréquente des mêmes expressions dans un sens religieux peut estomper l'image primitive. Ainsi « adhérer » (dbq) peut signifier le contact physique des amants, mais l'image s'affaiblit tellement que dans la Première aux Corinthiens (6,17) elle n'évoque plus que l'union des esprits....

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