— Né sans doute, dans le diocèse de Thérouanne vers 1035, Goscelin entra très jeune à l'abbaye de Saint-Bertin (Saint-Omer) ; il passa en Angleterre avec le lorrain Herman † 1078, évêque de Ramsbury et abbé du monastère de Sherborne, alors qu'il était encore adolescentulus. Après la mort de son protecteur, Goscelin semble avoir pérégriné de monastère en monastère, peut-être poursuivi par la malveillance des ennemis d'Herman. Il séjourna notamment à Ramsey et surtout à Cantorbéry où il mourut, selon l'opinion commune, le 15 mai 1098. Goscelin a laissé un traité de vie spirituelle et des vies de saints. 1) Son oeuvre hagiographique est considérable, mais elle est encore loin d'être entièrement éditée. C. H. Talbot donne la liste de trente-deux Vitae (The Liber confortatorius of Goscelin of Saint Bertin, introduction, dans Studia anselmiana, t. 37, 1955, p. 13), à quoi il faut ajouter celle de saint Wulsin (éd. Talbot, citée infra). Ces Vitae, généralement assez peu développées, ne seraient pas toutes de Goscelin, selon l'avis de Talbot (p. 14), mais l'état actuel de la critique interne de ces textes ne permet pas de trancher le différend qui sépare certains spécialistes des tenants de l'authenticité totale. Cette oeuvre hagiographique traite surtout des saints de Cantorbéry ; elle porte les traces d'une sorte de compétition relative aux reliques qui est bien caractéristique du 11e siècle et des habitudes monastiques. La prose de Goscelin fourmille d'expressions stéréotypées qui reviennent constamment et sont appliquées indifféremment à tous les héros de l'auteur. Ces Vitae témoignent d'une immense lecture : Bible, patristique, et aussi les auteurs profanes, comme Virgile. Faut-il voir en Goscelin un héritier de Bède ? Les Vitae qu'édite Migne l'ont d'abord été soit par Mabillon dans ses Acta sanctorum ordinis benedictini, soit dans les Acta sanctorum des Bollandistes : Vita sancti Augustini (de Cantorbéry), PL 80, 43-90. — Historia translationis sancti Augustini, Vita sancti Swithuni, Vita sancti Yvonis,

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