— Né à Meran (Tyrol) le 18 mars 1680, Joseph Waldner entre en 1701 au noviciat de la Compagnie de Jésus à Nancy et il restera affecté à la province de Champagne. Après avoir enseigné aux collèges de Colmar et Chaumont, il exerce divers ministères spirituels, notamment comme directeur de congrégation mariale, et il termine sa vie, à partir de 1746, à Saint-Nicolas-du-Port, près de Nancy, où il meurt le 7 janvier 1753. Il est l'auteur d'ouvrages en allemand et en français longtemps diffusés. 1) Regeln der Sodalität, livret de congrégation, distribué lors des cérémonies à Strasbourg en 1719 (Établissements des Jésuites en France…, Enghien, 1956, t. 4, col. 1178). — 2) Buch des Lebens, Strasbourg, 1723, réédité encore à Augsbourg, 1855, et Paderborn, 1898. — 3) Hand- und Bet-Buch der Jungfrauen, Strasbourg, 1726. Souvent réédité en allemand, cet ouvrage sera adapté très librement par E. Eicher, chanoine de Metz, Paris, 1877, sous le titre La servante de Jésus, Entretiens et prières à l'usage des vierges chrétiennes… L'adaptateur reconnaît qu'il n'a gardé de l'ouvrage de Waldner que « le plan et une partie des matériaux », en faisant des emprunts à François de Sales, Surin, Chaignon, etc., si bien que « c'est un ouvrage en quelque sorte neuf ». 4) L'ouvrage le plus important pour la spiritualité est sans doute Le chrétien selon le Coeur de Jésus, par la pratique de ses vertus, Nancy, 1751. Traduit en allemand (Augsbourg, 1768) et en italien (Venise, 1800), il est l'objet d'une réédition fort soignée par A. Cadrès, Paris-Le Mans, 1859 : tout en reproduisant fidèlement le texte de Waldner, Cadrès ajoute une brève notice, deux tables analytiques et les références vérifiées des textes de l'Écriture et des Pères de l'Église cités par l'auteur. En dépit des critiques sarcastiques des jansénistes et des réticences des autorités romaines (qui ont refusé en 1697 la messe et l'office du Sacré-Coeur), dans la première moitié du 18e siècle se sont multipliés en France les livres sur le Coeur de Jésus. Le culte se répand jusque dans les pays de missions, et Rome finit par approuver, vers 1743, quelque 700 confréries du Sacré-Coeur, en attendant que...

[...]