Auteur : Charles DUMONT.
 
Tome 16 - Colonne 1311
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Titre de l'article : WALTHÉOF (WALDEF, SAINT), chanoine régulier, ensuite cistercien, vers 1100-1159.
Début de l'article :
— Saint Bernard mentionne Walthéof dans sa Vie de saint Malachie (36) en signalant la rencontre qu'il fit du saint à York, en 1139, et dit qu'il était noble selon le monde, qu'il avait été prieur de Chanoines réguliers à Kirkham, « mais que maintenant (1150) il est moine, et même père des moines de Melrose, un monastère de notre Ordre ». L'étude la plus récente et la plus complète de Derek Baker confirme ces points saillants de la vie et de la réputation de Walthéof. Et d'abord sa noblesse selon le monde. Il est en effet par sa mère Mathilde (Maud) le petit-fils de Walthéof, comte de Northumbrie, qui fut un favori de Guillaume le Conquérant, dont il épousa la nièce Judith. À la suite d'un complot contre Guillaume, auquel participa implicitement Walthéof, celui-ci fut trahi par sa femme, décapité en 1076, et vénéré comme martyr de la résistance anglaise. Guillaume voulut que Judith épousât le comte Simon de Senlis, mais celle-ci ayant refusé, il obligea la fille de Judith à épouser ce comte normand. Guillaume ayant dépossédé Judith du comté de Northumbrie, sa fille Mathilde, la mère de notre Walthéof, en hérita. Rien d'étonnant à ce que Walthéof parlât le français comme l'anglais. À la mort de son mari, en 1111, Mathilde épousa David I, roi d'Écosse. C'est ainsi que ses deux fils, Simon et Walthéof, furent éduqués avec le fils du roi, Henri, ainsi qu'avec Aelred, le futur abbé de Rievaulx. Walthéof entra en 1130 chez les Chanoines réguliers de Nostel, et en 1134 il fut élu prieur des Chanoines de Kirkham, toujours dans le Yorkshire. Cette communauté avait été fondée en 1122, par le comte Walter Espec, qui fonda Rievaulx dix ans plus tard. Le désir de Walthéof de passer chez les Cisterciens amena des tractations en vue d'une annexion de Kirkham par Rievaulx. Celles-ci n'aboutirent pas et Walthéof, quittant Kirkham seul, entra au monastère de Wardon, abbaye-fille de Rievaulx ; mais en raison des menaces de son frère le comte Simon II de Senlis, il entra à Rievaulx en 1143. La Vie de saint Walthéof a été écrite, vers 1210, par Jocelin de Furness, un hagiographe sérieux qui dit avoir consulté des témoins et qui base son récit sur une Vie antécédente, perdue, d'un moine cistercien, Éverard, contemporain et compagnon de Walthéof. On trouve dans cette Vie...

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