— Un prêtre (Priester, Pfaffe) nommé Wernher est l'auteur d'un poème en moyen-haut-allemand intitulé Driu liet von der maget (Trois chants sur la Vierge) ; on ne sait rien sur sa vie. D'après un épilogue dû à un auteur inconnu, ce poème fut écrit en 1172 à la demande d'un prêtre nommé « Manegolt », que l'on doit identifier avec le prieur et futur abbé (1179-1184) du monastère bénédictin des Saints-Ulrich-et-Afra à Wurtzbourg, Manegold de Siebnach. Le texte original du poème est conservé seulement sous forme de longs morceaux ; plusieurs remaniements des 13e et 14e siècles fournissent d'autres fragments. On conserve au total sept témoins (cf. U. Pretzel, dans Verfasserlexikon, col. 903) ; l'ouvrage fut donc apprécié. Il ne fut imité, semble-t-il, que par Konrad de Fussesbrunnen dans son poème Kindheit Jesu, rédigé vers 1182 (cf. H. Fromm, art. Konrad von F., dans Verfasserlexikon, 2e éd., t. 5, 1985, col. 173-75). Éditions : Priester Wernhers Maria. Bruchstücke und Umarbeitungen, éd. C. Wesle, Halle/Saale, 1927 ; 2e éd. revue par H. Fromm, Tübingen, 1969 (Altdeutsche Textbibliothek 26). — Les fragments plus courts ont été publiés finalement par K. Gärtner, Neues zur Priester Wernher-Kritik, dans Studien zur frühmittelhochdeutschen Literatur, éd. L.P. Johnson, etc., Berlin, 1974, p 103-35. — Une traduction en néo-haut-allemand versifiée, d'après le ms de Berlin (avec la reproduction des dessins en couleurs de ce ms, très importants pour l'histoire de l'art), a été publiée par H. Degering, Des Priesters Wernher drei Lieder von der Magd, Berlin, 1925. Le poème, du moins dans sa première rédaction, comptait environ 5 000-6 000 vers. Le premier livre traite de Joachim et Anne, restés longtemps sans enfants, de la promesse de l'ange, de la naissance de Marie et de sa présentation au Temple. Le livre II raconte la vie de Marie au Temple, les événements qui entourent son union avec Joseph, l'Annonciation du Fils de Dieu et la Visitation de Marie à Élisabeth. Le dernier livre rapporte comment Joseph fut instruit par un ange du...

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