— Né dans les environs de l'abbaye de Stavelot vers 1098, Wibald y fait ses premières études sous la direction de Reinhard, plus tard abbé de Reinhausen. Il passa de là à Liège où il se trouvait en 1116, probablement pour y suivre les leçons de Rupert de Deutz. En 1117 il sollicite son admission à l'abbaye de Waulsort. En 1118 il est envoyé à l'abbaye de Stavelot dont il devient abbé en 1131. Dès les premiers moments de son abbatiat, il est appelé à prendre une part importante dans l'administration de l'Empire. Il est chargé de plusieurs missions en Italie et assiste à divers conciles. Certains historiens l'ont accusé de s'être mis au service de la curie au détriment de l'Empire. Ce jugement est à présent beaucoup plus nuancé. En septembre 1137 Wibald est élu abbé du Mont-Cassin, mais est bientôt obligé par les circonstances d'abandonner cette charge. Le 20 octobre 1146 il est nommé abbé de Corvey (Saxe). Il sera même élu abbé de Waulsort en février 1152, 1419 mais déclinera cette charge. Il meurt le 19 juillet 1158 au cours d'une mission à Butellia en Paphlagonie. On a conservé de Wibald une importante correspondance qui se rapporte surtout aux années 1147-1157. Éditée d'abord par D. Martène, reprise dans PL 189, 1087-1507, elle a été republiée ou améliorée par Ledebur, Pertz et Jaffé (Monumento, Corbiensia, t. 1, Berlin, 1864; Aalen, 1964). Dans ses quelque 400 lettres, plusieurs concernent ses relations avec les religieux de Stavelot et de Corvey. Ses moines regrettent souvent ses absences fréquentes mais forcées. Dans ses réponses l'abbé se fait néanmoins le défenseur de la vie régulière monastique. Il se plaint du manque d'observance dans plusieurs monastères de l'Empire et tout particulièrement à Corvey qu'il avait à coeur de réformer. Certains moines n'y font plus attention aux coutumes cassiniennes ou clunisiennes, ou aux coutumes anciennes. Il veut rétablir la concorde dans ces monastères : « dispersa congregare et congregata conservare ». Un trait spécifique de Wibald est le culte des reliques et la vénération pour les saints, qu'il cherche à intensifier dans ses deux abbayes de Stavelot et de Corvey. Il fit ce qui était possible pour honorer le fondateur de Stavelot, saint Remacle, dont il introduisit le...

[...]