Auteur : William YEOMANS et André DERVILLE.
 
Tome 6 - Colonne 612
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : GOURMANDISE et GOURMANDISE SPIRITUELLE.
Début de l'article :
— La gourmandise figure régulièrement dans la liste des péchés capitaux depuis Évagre le Pontique. On peut la définir comme l'usage immodéré de la nourriture et de la boisson ; lorsque cet excès se porte sur la quantité, on parle en français de « gloutonnerie », tandis que c'est être « gourmet » que de rechercher ce qui flatte le goût et les nourritures fines. A première vue, la gourmandise relève davantage de la théologie morale que de la spiritualité ; cependant, dans les 613 manuels de morale, ce vice n'est guère étudié. Depuis saint Alphonse-Marie de Liguori, les moralistes s'intéressent assez peu aux excès de table et pensent que la gravité de ces excès atteint rarement le péché mortel ; de soi, la gourmandise est péché véniel (Theologia moralis, livre V, ch. 3, dubium 5 ; cf É. Génicot et I. Salsmans, Institutiones theologiae moralis, n. 180-187, 17e éd., t. 1, Bruxelles, 1951, p. 135-139). En réservant leur sévérité à l'ivrognerie et à l'alcoolisme, les moralistes récents accordent plus d'attention aux déviations objectives des moeurs de leurs contemporains qu'aux racines des vices des hommes de tous les temps, aux conséquences de leurs passions et au traitement qu'elles requièrent si l'on veut éduquer l'homme spirituel, la « nouvelle créature » de Dieu. Pour les spirituels, la gourmandise n'est pas un vice mineur ; ils la voient comme partie intégrante de la concupiscence charnelle que tout homme porte en soi ; on se reportera donc à l'article CONCUPISCENCE (DS, t. 2, col. 1334-1373) qui fournira le cadre général dans lequel s'insère ce que nous dirons concernant la gourmandise ; cette lecture est nécessaire pour connaître la doctrine de l'Écriture et des conciles. Après un bref rappel de ce que les livres saints disent de la gourmandise, nous donnerons un dossier partiel de l'enseignement spirituel des Pères grecs et latins, notamment des docteurs du monachisme, puis du moyen âge jusqu'au début de l'âge moderne. Enfin nous exposerons ce que des auteurs plus récents ont appelé la gourmandise spirituelle. — 1. Écriture. — 2. Tradition patristique. — 3. Du moyen âge à l'époque moderne. — 4.

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 27 pages.