— À Douai où il naît le 15 mai 1554, d'Aimé, procureur fiscal, Arnold Wion reçoit sa première formation littéraire. En une année incertaine, entre 1569 et 1577, il entre à l'abbaye bénédictine Saint-Pierre d'Oldenbourg, près de Bruges. À la suite des troubles politiques et religieux qui affligent la Flandre, il se réfugie au monastère de Marchiennes en 1578 ; il est ordonné prêtre le 14 mars 1579 en la cathédrale d'Arras. Avec des confrères, il se transfère en Italie, où l'autorité apostolique le destine à l'abbaye Saint-Benoît de Mantoue, de la congrégation cassinienne ; son changement de stabilité monastique est ratifié par le chapitre conventuel le 1er février 1584. Il honora la congrégation par son érudition, sa connaissance des Écritures, sa piété, son zèle et son affabilité. Son attachement à l'Ordre monastique l'incita à décrire un passé illustre qui pouvait constituer un encouragement à la fidélité. C'est l'origine du Lignum vitae, que le chapitre 1480 général de 1592 considéra digne d'être dédié au roi d'Espagne Philippe II en vue d'obtenir la protection royale sur les monastères cassiniens des royaumes de Naples et de Sicile, et du duché de Milan. Cette oeuvre apologétique, qui correspond à la mentalité historiographique postérieure au concile de Trente, fut critiquée pour un manque de précision méthodologique et d'exactitude ; elle fut toutefois utilisée par des historiens comme Jean Mabillon, l'oratorien Jacques Le Long, le cassinien Mariano Armellini. En tant qu'expert d'histoire monastique, Wion était souvent consulté ; il fournit notamment des indications au peintre Antonio Vassillachis chargé de représenter l'apothéose de saint Benoît et de son Ordre en l'église abbatiale Saint-Pierre de Pérouse (cf. O. Gurrieri, La basilica di S. Pietro in Perugia, 5e éd., Pérouse, 1954, p. 27-28). Expert en langues (français, flamand, allemand, espagnol, italien, latin), Wion était ami des savants et des érudits. À Brescia, il fut censeur des livres d'histoire pour le Saint-Office. En sa communauté, il remplit les fonctions de bibliothécaire, sacriste, infirmier, professeur de théologie morale, confesseur de l'archiconfrérie du Gonfalone. En 1597,...

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