— Dans l'art. Graal (DS, t. 6, col. 672-700), Wolfram est brièvement mentionné pour son interprétation particulière (col. 678 ; col. 699, 1486 bibliogr.). Une étude complète à son sujet ne s'impose pas ici ; Wolfram relève plutôt de l'histoire littéraire comme auteur de « poèmes courtois » (voir en français le ch. de G. Zink, Histoire de la littérature allemande, sous la dir. de F. Mossé, nouv. éd. mise à jour, Paris, 1970, p. 90-118 ; sur Wolfram, p. 99-108, avec bibliogr.). Notice plus développée dans Verfasserlexikon, 1re éd., t. 4, 1953, col. 1058-91 (H. Hartl) ; t. 5, 1955, col. 1136-38 ; 2e éd. en cours de publication. Après un bref aperçu sur la vie et les écrits, nous nous limiterons à trois thèmes spirituels que l'on peut tirer de son oeuvre.

1. VIE ET ŒUVRES.

— D'après les recherches récentes, Wolfram est né (vers 1180 ?) à Obereschenbach (Eschenbach-le-haut), aujourd'hui Wolframs-Eschenbach, en Moyenne Franconie, au sud-ouest d'Ansbach. Il appartenait peut-être à une famille noble, mais appauvrie. On ignore tout de sa formation littéraire : celle-ci fut en tout cas peu développée ; lui-même se déclare illettré, mais cela veut dire seulement qu'il ignorait à peu près complètement le latin. Par contre, il tient à sa qualité de « chevalier », sans doute un chevalier pauvre, à la solde de seigneurs plus puissants comme le comte de Wertheim. Il se déplace fréquemment pour déclamer ses poèmes et trouver des protecteurs ou des mécènes, dont Élisabeth, soeur du duc Louis de Bavière et veuve du margrave Berthold de Wohburg, et plus tard, le landgrave Hermann de Thuringe. Wolfram mourut à Eschenbach vers 1220 ; il fut enseveli dans l'église de la paroisse, où sa tombe fut mise en honneur à la fin du 15e siècle, lorsque l'Ordre teutonique fit rebâtir l'église. Outre quelques chants d'amour, Wolfram a laissé trois grands écrits. 1° Parzival, rédigé en plusieurs temps et divers lieux mais entre 1200 et 1210. L'ouvrage se divise en 16 livres et comporte 827 strophes, chacune de 30 vers. Il est conservé en 16 mss (et 68 extraits) ; tous ont été copiés après la mort de Wolfram et...

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