— 1. Vie. — 2. Œuvres.

1. VIE.

— Wulfstan écrivit la première vie de saint Aethelwold (ou Ethelwold ; notices en DS, t. 4, col. 1446-48 ; DHGE, t. 15, 1963, col. 1167-69), moine en divers lieux puis évêque de Winchester de 963 à sa mort en 984. C'est à travers cette Vita que l'on peut glâner de rares renseignements sur son auteur. Peut-être faut-il l'identifier avec ce Wilstanus presbyter qui, d'abord chassé comme membre indigne du chapitre cathédral établi dans l'église des saints Pierre et Paul, se repentit et fut réadmis comme moine dans le chapitre avec deux anciens confrères (Vita, ch. 18). Un des premiers actes du nouvel évêque fut en effet d'expulser les chanoines séculiers des deux églises de Winchester (Oldminster et Newminster), car ils n'assuraient pas les messes à leur tour et vivaient avec des épouses illégitimes qu'ils n'hésitaient pas à répudier pour en choisir d'autres (ch. 14). Il les remplaça par des moines bénédictins, inaugurant ainsi le système spécifiquement anglais des chapitres monastiques qui fut adopté dans la plupart des églises cathédrales et se maintint jusqu'à la réforme d'Henri VIII. Wulfstan fit donc partie du chapitre cathédral en qualité de cantor (ch. 42), fonction importante qui consistait à chanter les antiennes, à entonner hymnes et répons ; il lui appartenait aussi sans doute de former les moines et la chorale des « pueri » à la bonne exécution des parties musicales de la liturgie. Au temps où il inaugurait sa vie monastique à Glastonbury, Aethelwold avait appris de son aîné saint Dunstan « liberam grammaticae artis peritiam, atque mellifluam metricae rationis dulcedinem » (ch. 1). Devenu évêque, il aimait « adolescentes et juvenes semper docere, et latinos libros eis anglice solvere, et regulas grammaticae artis ac metricae rationis tradere » (ch. 41) : il leur enseignait donc le latin, la grammaire et l'art poétique. Wulfstan a bénéficié des leçons de l'évêque, comme le montrent ses écrits. Proche d'Aethelwold, il fut témoin des efforts de celui-ci pour restaurer en divers lieux le monachisme bénédictin, autrefois florissant mais pratiquement éliminé au temps des invasions danoises ; il atteste...

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