— 1. Vie et oeuvres. — 2. Spiritualité.

1. VIE.

— Sébastien Zamet naît à Paris en 1588, d'un père financier, originaire de Lucques, qui passe de la Ligue au service d'Henri IV. Après des études à La Flèche, puis en Sorbonne, il se met sous la direction de Pierre de Bérulle en 1613. Nommé au siège de Langres le 6 avril 1615, ce proche du nonce Ubaldini passera les quarante années de son épiscopat à réformer son vaste diocèse. Dès 1616, il convoque un synode et en publie les statuts, encourageant leur application par ses incessantes visites pastorales. Prédicateur apprécié, il multiplie les missions pour combattre le protestantisme et instruire les fidèles ; pour cela, il fait appel à des religieux renommés, surtout ceux de l'Oratoire, auxquels il confiera son séminaire. Lui-même désirait rejoindre la Congrégation, mais Charles de Condren, devenu son vicaire général en 1619 et dont il voulait faire son coadjuteur, l'en dissuadera. Ursulines, Dominicaines, Annonciades, Visitandines : il établit plus de vingt couvents, dont il s'occupe activement, surtout au plan spirituel. La réforme des grandes abbayes de Cîteaux, de Tart, du Puits d'Orbe est acquise entre 1621 et 1627. En 1624, il rencontre Angélique Arnauld qui, désemparée depuis la mort de François de Sales, lui confie le soin de son âme. Devenu directeur de Port-Royal (1625), il rêve d'y installer, ainsi qu'à Tart, un ordre nouveau voué à l'adoration du Saint-Sacrement. Ce qui est fait le 8 mai 1633. Nommé supérieur, il dirige les religieuses d'une manière toute salésienne, préférant suivre plutôt que contraindre les mouvements de la grâce. Le couvent, auquel la Compagnie du Saint-Sacrement s'intéresse vivement, s'attire très vite les faveurs de la haute société : Zamet y voit un bon moyen d'étendre l'influence de la réforme catholique. Mais en 1633, l'affaire du Chapelet secret jette la suspicion sur l'Institut. Pour le défendre, Zamet fait appel à Saint-Cyran, dont l'intransigeance séduit la Mère Angélique, déçue par la dévotion aimable de Zamet. Exclu en 1636, il accepte cet échec avec une réelle grandeur d'âme. Dans un mémoire que lui a demandé Richelieu, il s'inquiète cependant de la pratique sacramentelle restrictive de Saint-Cyran...

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