Auteur : André DERVILLE.
Tome 16 - Colonne 1613
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Titre de l'article : ZÈLE.
Début de l'article :
— « Rien de plus dégradé que le mot ‘zèleö', quand on le vide de sa substance théologique » (J. Daniélou,Essai sur le mystère de l'histoire, rééd., Paris, 1982, p. 306). Les dictionnaires de la langue française (Académie, Littré, Robert) sont unanimes pour reconnaître dans le zèle, outre une ardeur d'un quelconque sentiment, une consonance religieuse. Mais, en religion comme en théologie, le mot butte d'emblée et constamment sur une ambiguïté incontournable : la racine hébraïque
qin'ah(d'où sont tirés
zèlosen grec,
zelusen latin) signifie la jalousie, prérogative divine. Ce qui fait que certaines encyclopédies traitent du zèle à l'article
Jalousie(ainsi le DTC, t. 8, col. 315-18) ou inversement (VTB, col. 1391-94 ; Kittel, TWNT, t. 2, p. 879-90) ; le DES traite des deux (1975, t. 1, n. 817-18 ; t. 2, p. 2049-52). Tous envisagent le zèle indissociable de la jalousie. Le zèle apparaît donc, surtout en littérature chrétienne
Jean4, 8), l'amour de l'homme une sorte de vertu. Cette relation entre jalousie et zèle, qu'il s'agisse de Dieu ou de l'homme, apparaît bien dans les articles de P. Adnès dans ce dictionnaire :
Jalousie, t. 8, col. 69-78 ;
Jalousie de Dieu, col. 79-93). Nous n'y revenons pas. Dans le français contemporain, quand il s'agit de la jalousie de l'homme, le mot tend à verser tout entier du côté du péché capital. Le zèle se trouve alors mis plutôt en couple avec la
ferveur(DS, t. 5, col. 204-20). Mais leurs sens tendent à se spécialiser. Ceci apparaît déjà dans la littérature spirituelle du 17
esiècle. Zèle et ferveur sont l'un et l'autre définis comme une « ardeur », mais la ferveur est du côté de l'intérieur, du coeur, davantage un sentiment, tandis que le zèle habite, anime plutôt l'intelligence active : il...
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