Auteur : Roland PIETSCH.
Tome 16 - Colonne 1646
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Titre de l'article : ZINZENDORF (NICOLAS LOUIS, comte de), 1700-1760.
Début de l'article :
— Né à Dresde le 26 mai 1700, Nikolaus Zinzendorf appartenait à une famille de la noblesse autrichienne émigrée en Saxe à cause de son attachement au luthéranisme. Il était le fils de Georg Ludwig von Zinzendorf und Pottendorf, haut fonctionnaire de l'administration de Saxe.
Après la mort prématurée de son père et le remariage de sa mère, il fut élevé à Grosshennersdorf par sa grand-mère Henriette Catherine von Gesdorf, née von Friesen ; celle-ci était en relations étroites avec August Hermann Francke à Halle. Cette première éducation entourée et marquée par une affectivité féminine contribua à développer chez le jeune Zinzendorf ce qui deviendra une de ses caractéristiques spirituelles : une piété chaleureuse à l'égard de Jésus qu'il considérera toujours comme un frère, un ami intime, l'unique passion de sa vie. À huit ans, Zinzendorf vit une expérience mystique qu'il relate lui-même en ces termes :
« Dans ma huitième année, je fus toute une nuit sans sommeil, et je pensais à un vieux cantique que Madame ma grand-mère m'avait chanté avant d'aller se coucher. J'entrai dans une méditation puis une spéculation si profonde que j'en perdis presque le sens. Les idées les plus subtiles des athées se fixèrent d'elles-mêmes dans mon esprit et j'en fus intimement saisi et pénétré… Mais parce que mon coeur était au Sauveur et que je lui étais dévoué avec une rectitude délicate et que je pensais souvent que, s'il était possible qu'il y eût ou qu'il apparût un autre Dieu que lui, j'aimerais mieux être damné avec mon Sauveur que d'être heureux avec un autre Dieu, les spéculations et les raisonnements qui ne cessaient de m'assaillir n'eurent d'autre effet sur moi que de m'angoisser et me ravir le sommeil, sans avoir sur mon coeur le plus petit effet » (Reden,t. 1,
Vorrede, trad. L. Cristiani). À partir de ce jour « je pris la ferme résolution de rester si sincèrement attaché à la vérité saisie par mon coeur, et en particulier à la théologie de la croix et du sang de l'Agneau de Dieu, que je la misse à la base de toutes les autres vérités et que j'en vinse à rejeter sans délai tout ce que je ne pourrais pas en déduire » (
ibid.). C'est dans cette expérience de ses huit ans que la...
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