— 1. Écriture sainte. — 2. Tradition théologique et spirituelle. — 3. Période moderne et contemporaine.

1. ÉCRITURE SAINTE

En hébreu, les nuances manquent qui exprimeraient les degrés de l'amour et de la haine. C'est ainsi que la femme moins aimée du mari polygame est dite « haïe » (Gen. 29, 31-32 ; 21, 15-16). Dans les évangiles, quelques formules exigent une interprétation analogue (Mt. 10, 37 ; Luc 14, 26 ; Jean 12, 25).

A. Ancien Testament.

1° LE MONDE DE LA HAINE.

— 1) Les faits. — L'ancien Testament présente le tableau et raconte l'histoire de la haine. Tout commence avec Caïn et Abel (Gen. 4, 3-8). Or, la haine conduisit au meurtre. Viennent ensuite les haines personnelles, comme celle qui oppose à Joseph ses propres frères (Gen. 37, 2-20), ou celles qui opposent les uns aux autres des hommes destinés à vivre ensemble (Juges 11, 7). Plus d'un psaume retentit de cris de haine contre les ennemis (5, 11 ; 6, 11 ; 10, 15 ; etc). Aux haines personnelles s'ajoutent les haines politiques. Le peuple élu en est victime depuis l'Égypte (Ps. 105, 25), jusqu'à l'époque des Maccabées (1 Macc. 7, 26 ; 11, 21). 2) Jugement éthique. — Cette histoire déchirée, — « un temps pour haïr » (Eccl. 3, 8) —, est envisagée par la littérature sapientielle d'un regard froid (Prov. 10, 12), 30 tantôt pour mettre en garde contre le haineux (26, 24-26), tantôt pour expliquer la haine par la pauvreté (14, 20 ; 19, 7), le bavardage, l'orgueil 20, 8, et 10, 7). Cependant la haine est condamnée, puisqu'elle contredit le Décalogue (Ex. 20, 13-17 ; Lév. 19, 18). On punira donc de mort celui qui est meurtrier par haine, alors que le meurtrier sans haine a droit à l'indulgence et à l'asile dans les villes de refuge (Deut. 19, 3-5 et 11). On gardera le précepte : « Tu n'auras pas dans ton coeur de haine pour ton...

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